Mais qu’est-ce que je faisais là ? Enfin, je devrais être contente… c’était selon toute vraisemblance un endroit que je ne connaissais pas. Ce qui veut dire que mon essai avait réussi. Enfin… je crois. Seulement, le problème, c’était que je n’avais vraiment aucune idée de là où j’avais pu atterrir. Mon regard croisa celui ébahit d’un petit garçon. Évidemment, il avait fallut que je me téléporte dans un endroit bourré de gens. Bonjours pour la discrétion. Heureusement, à part ce petit garçon, tout le monde semblait semblait ne rien remarquer de particulier. Une bonne chose. Parce que avec mon air coupable, je pouvais rêver pour essayer de jouer l’innocente. Alors je me contentais de mettre mon doigt devant la bouche pour indiquer au petit enfant de ne rien dire. Puis je m’éloignais, pratiquement en courant, en priant pour qu’il n’y ait pas de caméra. Est-ce que la brume pouvait altérer les caméra déjà ? Je n’en savais rien. Une expérience à faire pour plus tard. Histoire de ne pas stresser à leurs vue. Mais ce devait être le cas parce que sinon, comment le monstres pourraient passer inaperçus ? Il suffirait de regarder une vidéo pour les repérer. Et voilà, j’étais rassurée. Mais mon coeur battait encore à toutes allures. Je devrais peut-être investir dans une montre qui mesure le pouls histoire d’apprendre à le ralentir… peut-être que ça pourrait être utile. Par exemple ça m’éviterait de bredouiller et de rougir à tout bout de champ. Et le Yoga. Je devrais essayer le Yoga. Bon, de toute façon, il n’y avait aucune raison de stresser, je pouvais repartir sans problème. Il me suffisait de visualiser la colonie. L’endroit où j’étais en train de m’entraîner à me téléporter vers un lieu inconnu avec Nico. Ce qui serait plus utile que de devoir connaître l’endroit pour pouvoir le faire. Dès que j’avais fait la demande à Nico, mon cerveau avait bouillonné. Cela pouvait m’aider. Je serais beaucoup plus efficace s’il me suffisait d’avoir une adresse pour me déplacer. Sauf que pour apprendre, j’avais besoin que quelqu’un me montre. Enfin, ce n’était pas pour ça que j’étais allée voir Nico à la base. Non, si j’avais osé faire le premier pas, tout timidement, c’était pour lui parler de notre entreprise avec Sam, histoire qu’il soit au courant et de voir s’il voudrait nous aider ou au moins si parfois on pouvait l’appeler à la rescousse et vice-versa. Et puis le sujet de la téléportation est venu sur le tapis. Alors Nico a accepté de m’expliquer comment son pouvoir fonctionnait. Ok, j’aurais jamais cru ça de lui, après tout, il semblait toujours fuir les gens… et je ne faisais pas partie des gens « cool » de la colo. Mais il a accepté alors je m’étais concentrée sur ce qu’il m’a dit. Que c’était les ombres qui l’appelaient, qui faisaient une sorte de passerelle. Ça, j’arrivais à comprendre. Mais moi, je ne passais pas par les ombres…Alors comment je faisais ? Je visualisais le lieu où je voulais me rendre, me focalisant dessus… et les molécules de mon corps se dirigeaient vers ce lieu, comme portées par les airs. Enfin non, le déplacement ressemblait plus aux déplacement à la vitesse de la lumière, du style Stargate. Alors j’avais voulu voir si je pouvais dévier la destination. Et j’avais atterri ici. Où que ce soit. Mais j’avais beau essayer de visualiser la colonie, impossible de repartir. Je devais me rendre à l’évidence, j’avais trop épuisé mes pouvoirs…

Et là, je priais pour qu’aucun monstre ne se trouve à proximité. Parce qu’avec ma promesse de ne plus combattre et sans mon pouvoir… seule face à un monstre, je ne ferais pas long feu. J’allais paniquer lorsque mon attention fut prise par la musique. Je tournais sur moi, faisant un peu plus attention à ce qui m’entourait. La fatigue avait dû affaiblir ma concentration. J’avais même pas vu que j’étais en plein milieu d’une fête foraine. Il faut savoir un truc… s’il y a quelque chose que j’adore, ce sont les fêtes foraines. Là, toute timidité sans va, tout ce que je veux, c’est jouer, comme lorsque j’étais enfant avec mon père. Les yeux grands ouverts, je regardais déjà à droites et à gauche, à la recherche de barbe-à-papa, de pomme d’amour, de quoi que ce soit qui puisse me nourrir, qui puisse me permettre de reprendre des forces afin que je me lance à corps perdu dans les jeux. Le seul hic ? J’avais pas d’argent sur moi. Et croyez-moi, je ne referais plus cette erreur. Alors je me contentais de baver devant les stands de bonbons et de crêpes. Comme une enfant que l’on aurait abandonné sur une fête foraine. Non mais ce n’était pas humain… d’un autre côté, je n’oserais jamais aller voir un vendeur pour lui demander à manger… quoi que… Non, vraiment, ce n’était pas possible. Rhaaaaa ! J’avais toujours été une grosse mangeuse, comme j’avais toujours été une grosse dormeuse. Ce n’était pas ma faute, je n’y pouvais rien, mon métabolisme était ainsi. Et là, j’avais tellement faim que j’en avais mal. J’avais tellement faim que j’en avais la nausée. Mais je n’arrivais pas à passer outre mon éducation de gosse bien élevée. Alors je buguais sur la nourriture, hésitante, en priant pour que de l’argent tombe miraculeusement dans ma poche ou qu’une bonne âme vienne m’aider. Allez… si dans 10 minutes, j’avais toujours aussi faim, tant pis, j’irais demander… ou peut-être dans 20 minutes… Si je demande les ratées, ils pourront bien m’en donner, non ?