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TURN AROUND BRIGHT EYES,
EVERY NOW AND THEN I FALL APART

ft. theo

Un unique soupir qui sort de ta bouche alors que tu sors enfin de la maison. Elle n'est pas là, Alycia, elle est partie travailler. Et toi, tu te retrouvais seul dans cette pauvre maison, tu te retrouvais à ne rien foutre, à te perdre dans tes pensées, à te perdre dans des songes plus sombres les uns que les autres. Tu devais te lever, tu devais te bouger, tu devais arrêter de penser à tout ce qu'il s'était passé depuis trois ans. Alors tu l'avais fais, avant de sortir. T'avais enfilé un haut, le laissant glisser sur la cicatrice que tu avais le long de l'abdomen, et tu avais attrapé ta hache. Et quand tu étais sortis, ce soupir était sorti de ta bouche. Comme de soulagement, mais de désespoir à la fois. Reconstruis-toi, Jules. Les mots que tu te répètes, sans cesse et sans cesse. Il fallait que tu te reconstruises après la perte que tu avais subis trois ans auparavant, chose que tu n'avais toujours pas faite. Parce que ça te faisait mal de penser que tu étais détruis, ça te faisait mal de te dire que tu avais perdu cette personne si importante pour toi. Tu n'avais pas essayé de te reconstruire pour ça, en grande partie. Enfonçant tes écouteurs dans tes oreilles, démarrant la douce musique Light de Sleeping At Last alors que tu te décidais à te balader, avec cette hache dans la main. Tu comptais bien chercher quelques trucs à ramener chez toi, pour faire plaisir à Alycia et lui prouver que tu ne passais pas ton temps enfermé à l'intérieur. Alors tu avais marché, longuement, et tu t'étais amusé également à donner à manger aux écureuils quand ils passaient à tes côtés et que tu avais ces glands à tes pieds, tu leur mettais immédiatement dans les pattes, sans rien dire. Ou du moins, tu ne disais rien pour faire attention à ce qu'il y avait autour de toi. Même avec cette musique dans tes oreilles, tu avais réussi à ressentir comme une présence. Alors tu avais retiré tes écouteurs, immédiatement, que tu avais rangé doucement dans ta poche. Tu essayais de ne pas trop être bruyant, même si tu savais que tu le serais forcément. Serrant ta hache dans ta main, tu l'avais soulevée pour qu'elle ne traîne pas au sol, la plaçant contre ton épaule. Et tu avais cherché cette source de bruit, un moment, un instant. Jusqu'à tomber sur celle-ci. Celui-ci, tu ne savais pas trop comment appeler ça. Illusions, tu en étais certain. Parce que c'était impossible, impossible que Theo soit encore en vie. Il serait probablement revenu te chercher, après trois ans, parce que tu n'avais pas bougé de l'endroit où vous vous étiez perdus. C'est comme si intérieurement, doucement, ta rage commençait à se réveiller. Tu devais rester sur tes gardes, c'était probablement un piège, pour te blesser, pour te tuer, pour n'importe quoi de mauvais. « M'attirer ça fonctionne mieux quand on garde sa vraie forme. » Tu ne savais pas vraiment s'il avait remarqué ta présence, mais toi tu avais remarqué la sienne. Et tu ne pouvais plus tenir devant cette apparence, cette silhouette trop familière qui te blessait au plus profond de toi. En réalité, à cet instant, même si tu n'avais jamais eu la preuve de la mort de ton frère, tu te disais que ça ne pouvait pas être lui. C'était littéralement impossible, parce qu'il était mort dans ta tête, parce que tu avais finis par accepter cette idée, parce que tu étais encore en plein milieu de ce deuil sans fin et parce qu'il te blessait beaucoup trop pour que tu puisses comprendre à un instant que oui. Oui, tu t'étais torturé mentalement toi-même. Tu l'avais fais pour une fausse raison. Pour quelque chose d'inutile.
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Theodore A. Brennan
Theodore A. Brennan
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jules & theo

turn aroun bright eyes,
every now and then i fall apart.


C'est silencieux, la forêt, l'hiver. Il n'y a pas âme qui vive, pas d'animaux, pas d'insectes, juste le bois gelé et les feuilles couvertes d'une fine pellicule scintillante, le brouillard épais et la luminosité des jours froids. Le seul qui fait du bruit, c'est Theodore, qui écrase les branches qui craquent et les feuilles trop humides pour se froisser comme en automne. C'est paisible, mais ça met en avant la tempête dans son crâne. Ca lui arrive de penser un peu trop, d'avoir les mots qui s'entrechoquent et les souvenirs qui s'emmêlent, les images qui s'impriment comme au fer rouge et les voix qui reviennent au mauvais moment. Ca arrive moins qu'avant, parce qu'à force, il a appris à les ignorer à moitié, mais ça arrive encore, et ça le fait se sentir vide. C'est un peu le cas, il a un énorme creux dans la poitrine et il n'y avait que Jules pour le remplir. Sauf que Jules est mort, et que suivre Declan ou Teagan comme un chiot perdu ne remplacera jamais la présence de son frère. Même quand il en parle, ils ne comprennent pas. Personne ne peut vraiment comprendre, de toute façon. On le trouve bizarre, Theodore, quand il se met à l'écart et qu'il écoute à peine en regardant ailleurs, qu'on le sort de ses moments à phaser comme s'il avait fumé un peu trop. On le trouve bizarre quand il tente de discuter, parce qu'il ne fait jamais ça et que ses efforts doivent forcément cacher quelque chose. Il n'y peut pas grand chose, Theodore n'a jamais appris à être quelqu'un sans l'ombre de Jules, immense et rassurante à ses côtés. Même s'il a trouvé un semblant de place au troisième camp, il ne sait toujours pas ce qu'il fiche ici, ce qu'il est sensé faire. Il devait parcourir le monde et rentrer voir Livia de temps à autres, pas faire son deuil au beau milieu des bois pendant des années. Pas participer à une bataille dont il ne savait rien, pas voir les corps tomber les uns après les autres, pas croiser les regards désespérés de ceux qui savent qu'ils vont mourir. Il est sensé être trop jeune pour ça. Il ne sait même plus quoi écrire dans ses lettres pour Livia. Je pense qu'on se laisse tous mourir à petits feux, mais on essaie de rendre ça chaleureux. Elle serait capable de se déplacer depuis Lewisburg pour l'engueuler, de toute façon.

C'est dans ces moments-là, quand il se sent décalé, quand il a l'impression de regarder le monde à travers une vitre épaisse, qu'il se perd dans les bois. Même si c'est dur, d'errer entre les arbres quand il a perdu Jules dans une forêt semblable, ça le calme, parfois. Le silence lourd, le brouillard qui donne une impression de surnaturel autour de lui, le froid qui se glisse sous ses vêtements et lui rappelle qu'il est là, l'ancre au sol et dans son corps aussi certainement que si on le clouait au sol, ça le réveille. Il joue avec le rebord de son sweatshirt bleu foncé, juste au niveau de la fermeture qu'il a remontée jusqu'en haut. Il fait froid, mais ce n'est pas la première fois qu'il a froid, il s'y est habitué. Ca lui rappelle des souvenirs plus ou moins joyeux. Il se perd dedans, pour oublier un instant tout le reste, et pendant une seconde, son esprit se calme et la tempête s'apaise. Ca ne dure pas. Parce que quand il lève la tête, Jules est là. C'est familier, ce pincement qui lui serre le coeur, parce que c'est sûrement lui qui projette l'illusion, comme il l'a fait mille fois par accident. Il effleure son bracelet brésilien du bout des doigts, qui peut prendre la forme de son poignard de bronze céleste en une seconde, mais sa main retombe le long de son corps quand l'illusion parle. Même sa voix est plus vraie que nature. Elle résonne dans sa tête, lui fait fermer les yeux juste un instant. Disparais. S'il te plait. Il se fait du mal, comme un con. Même ses pouvoirs le trahissent. Il ne peut même plus penser à Jules sans le voir apparaître, comme un fantôme. Theodore inspire. Expire. Rouvre les yeux. Sa voix se brise un peu, mais conserve un accent déterminé teinté de lassitude. "T'es pas réel. Disparais." Il fait quelques pas, un peu vacillant. Passer devant l'illusion, tellement près qu'il pourrait le toucher, ça lui broie l'estomac. Il inspire à nouveau, continue. S'arrête juste devant lui, parce qu'il ne peut pas résister. Il veut juste le regarder, juste une minute, il se le promet. Juste se souvenir une seconde, parce que c'est comme une photo, c'est rien de mal, juste pour ne pas oublier. Malgré la douleur et malgré les larmes qui lui piquent les yeux, il veut juste se rappeler, pour une fois. Il ouvre la bouche, comme pour parler, mais aucun son ne sort. Il fait demi-tour. Disparais, maintenant.

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Tes doigts se pressent contre ta hache, doucement. C'était un signe de ta frustration devant cette image que tu connaissais, qui te blessait au plus profond de toi. C'était comme rouvrir une blessure qui commençait seulement à cicatriser, et tu savais combien c'était blessant de le faire. Quand ça se rouvrait, que ça blessait encore plus que la première fois. Ça te blessait encore plus maintenant que le jour où tu te l'étais dis, qu'il était mort. Où tu l'avais compris. Que c'était de ta faute, parce que t'avais été incapable de protéger la seule personne à qui tu tenais. Et cette image se tient devant toi, à te le remémorer. À te montrer que tu te sens encore coupable, encore plus qu'au premier jour, et que tu te sentiras coupable toute ta vie. Pourquoi ? Parce que c'était toi qui aurait du mourir, c'était toi, pas ton petit frère. Parce que même si Trix avait eu raison plusieurs années plus tôt, même si Theo était plus faible que toi, à tes yeux il méritait bien plus que toi. Il méritait de vivre, et pas une vie comme celle que vous aviez mené avant sa mort. Il méritait de vivre une vie parfaite, entouré de personnes agréables et dans une maison correcte, où il n'aurait pas besoin de craindre qui que ce soit. C'était comme ça, à tes yeux. Et, pour toi, tu ne méritais pas la vie que tu avais actuellement. Après avoir laissé ton frère mourir, tu ne méritais pas d'avoir une personne qui s'occupait de toi, qui t'aidait, te protégeait ou même t'appréciais. Et c'était d'ailleurs pour ça que tu refusais d'avouer que tu l'appréciais aussi, au final. Parce que les personnes pour qui tu osais avoir des sentiments d'amour, que ce soit fraternel ou amical, finissaient par être blessés par ta faute. Il y avait eu seulement deux personnes, deux seules personnes. Trix, qui avait probablement été tué parce que tu avais fuis, parce que tu ne l'avais pas aidé. Et Theo. Theo, c'était inutile de le rappeler. Cette image, tu savais que ce n'était pas la vraie forme de la personne en face de toi. Illusions, métamorphoses, tu t'en fichais, tu souhaitais juste que ça disparaisse. Et cette personne jouait définitivement bien son rôle. À dire que tu n'étais pas réel, que tu devais disparaître.
Et tes doigts ont pressés le manche de la hache un peu plus fort lorsqu'il s'est approché. Sans défauts, cette illusion. Parfaite. Et au fond, tu te demandais qui voulait te faire du mal à ce point. Tu te demandais à qui ça pouvait bien servir, la douleur que tu ressentirais en voyant de nouveau le visage de ton petit frère. Il se retourne, il te tourne le dos. Grave erreur. Parce que t'as utilisé cette branche, qui te semblait plus lourde que les autres, liée avec ta télékinésie pour le heurter avec, pour le faire tomber. Et tu t'es approché à peine, le poussant avec ton pied pour le mettre sur le dos et pour qu'il te regarde. Pointant ta hache vers le bas, la lame proche de son torse, tu priais pour que ta douleur ne s'aperçoit pas sur ton visage, parce que ta douleur mentale se reportait toujours sur ton apparence physique. « Je suis pas réel. Oui, c'est vrai. C'est moi qui utilise l'apparence d'un défunt pour blesser quelqu'un. » Une once de sarcasme dans ta voix pleine d'amertume. Tu haïs déjà la personne qui se cache sous cette apparence, et au fond tu avais déjà cette envie de le frapper si fort qu'il n'en reviendrait pas. Mais tu ne pouvais pas. Pas tant qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eaux à ton petit frère. Tu ne pouvais pas te voir toi-même en train de frapper Theo, pas après l'avoir protégé des coups pendant si longtemps. Mais pourtant, tu n'allais pas éviter de prononcer une menace, tu n'allais pas éviter parce que tu savais qu'on ne lisait pas au fond de toi. « J'ai un magnifique choix pour toi. Tu reprends ta vraie forme ou j'te colle ma hache dans la gueule. Si t'aimes tant prendre l'apparence des morts, tu pourras récupérer la tienne après ça, du coup. » Ce même ton que tu as eu quelques secondes auparavant, tu inspires doucement, t'essayes de montrer que tu ne mentirais pas sur ça. Mais évidemment ça n'était que ça. Un mensonge. Pour toi, c'était impossible de faire quoi que ce soit. Même si ça n'était pas lui, pour sûr. Tu ne pouvais pas faire couler le sang d'une personne ayant son apparence. C'était mentalement trop dur, physiquement impossible. Et tu savais que si tu étais déjà trop instable, faire quelque chose de ce genre-là allait probablement te rendre, en plus de ça, incontrôlable.
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Theodore A. Brennan
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Ca arrive chaque fois que ses illusions prennent la forme de Jules. La sensation d'être sur un fil, en équilibre, et que s'il penche un trop, il tombera dans le vide. La sensation d'être en porcelaine, sur le point d'éclater en morceaux s'il fait un geste trop brusque. La prise de conscience, une fois encore, que Jules était sa faiblesse et que même mort, il le sera toujours. Le meilleur moyen de le détruire, de le blesser, de le réduire en morceaux. Parce que Theodore est faible, l'a toujours été, et que le tuer serait facile. Mais pour le détruire réellement, le réduire en miettes, faire en sorte qu'il ne se reconstruise jamais... C'est à Jules qu'il faut s'en prendre. C'est de Jules dont il faut se servir. Il a le vertige même en s'éloignant de lui, en lui tournant le dos. Il a l'impression que chaque petite part de lui explose et se disperse dans l'air autour de lui. La douleur liée à la perte de son frère prend toujours une forme différence, parvient toujours à le surprendre et à le jeter dans l'inconnu. Toujours plus forte. Lui arrachant un peu plus de lui-même chaque fois. Ca le fatigue. Ca lui donne envie d'abandonner.
C'est pour ça qu'il ne tente pas de se relever lorsqu'il est projeté au sol. Il sent le froid glacial qui se dégage du sol gelé, les feuilles glacées contre sa joue, jusqu'à ce qu'il se retourne. Ses illusions ne sont jamais solides. Peut-être que le manque de sommeil et le manque de nourriture le rendent dingue et lui font perdre l'esprit. Ce ne serait pas la première fois que Jules semble trop réel. La culpabilité fait voir ce genre de choses. Le coup de pied le fait se retourner, son dos douloureux contre le sol dur, et Theodore lève les yeux. La lame de la hache est proche de lui, trop proche, trop dangereuse. Son rythme cardiaque s'accélère. Une hache. Les illusions de Jules n'avaient jamais de haches. Il perd réellement la tête. Les larmes lui brûlent les yeux, bouillantes contre sa peau refroidie, son souffle devient irrégulier. Même l'expression de Jules est incroyable. Même après trois ans, ses illusions de lui sont trop trompeuses. Trop réelles, douloureuses. Il parle à nouveau. Ses mots n'ont aucun sens. Theodore n'arrive pas à parler. Il essaie quand même. "Merci d'énoncer les faits." La lame de la hache l'effleure par instant, et elle aussi est bien solide. Trop solide. Il va sûrement mourir de la main de son frère, d'une illusion stupide. Il le mérite. C'est sa faute si Jules est mort. La logique veut que Theodore suive, et si ça doit arriver par une copie de Jules, ainsi soit-il. Il le mérite. Mais l'illusion n'attaque pas. L'illusion parle. Le timbre de la voix de Jules lui fait fermer les yeux à nouveau. Il prie pour qu'elle disparaisse. Mais Jules parle à nouveau. Theodore rouvre les yeux. "Ma vraie forme. Tu te fous de moi." Son regard s'enflamme un peu, comme les rares fois où il est en colère. Il tremble, maintenant, parce que le sol est vraiment froid et que ça devient trop d'un coup. Les larmes glissent sur sa peau, mais il les ignore. "Je t'ai dit de disparaître." Et il repousse la lame de la hache du plat de la main, le regard brûlant de colère et tremblant sous le coup des émotions. Il est triste, il a peur, il a froid, il en a assez. Le jeu a assez duré. Il se redresse, s'assoit sur le sol, jette à peine un regard à la hache si près de son visage, et plante son regard dans celui de l'illusion. Il se refuse à l'appeler Jules. "Je sais que t'es pas réel. T'es pas réel, parce que t'es mort. Je te le dis, parce que si t'es là, c'est que je le veux en partie, c'est comme ça que mon pouvoir marche. T'es pas réel. Va-t-en." Theodore continue à parler, à répéter la même chose. Il sent bien qu'il pleure comme un con, c'est pas nouveau, il connaît maintenant la sensation des larmes qui lui dévalent les joues et rendent sa vision floue. Mais il n'arrête pas de parler parce que s'il n'y croit pas dur comme fer, l'illusion ne partira jamais. T'es pas réel, t'es pas réel, t'es pas réel. "S'il te plaît." Sa voix a perdu toute détermination. C'est juste une supplication. Il ne peut pas supporter ça plus longtemps, il ne peut pas regarder son frère dans les yeux plus longtemps. "S'il te plaît."

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Tu ne décroches pas tes yeux du garçon. Tu ne le regardais pas comme s'il était Theo. S'il avait été Theo, tu lui aurais probablement sauté dessus, tu l'aurais pris dans tes bras, tu l'aurais certainement frappé pour avoir disparu, pour avoir eu l'air si mort pendant si longtemps. Mais tu ne croyais même plus une seule seconde qu'il puisse être encore en vie. Il serait revenu, tu te disais, de l'endroit d'où tu n'avais pas bougé pendant si longtemps dans l'espoir de voir ton petit frère. De l'endroit où, toi, tu étais resté en te disant que c'était là, le dernier endroit où tu l'avais vu. Mais il n'était jamais revenu, tu n'y croyais plus. Tes doigts se crispent autour du manche de la hache lorsqu'il te parle à deux reprises. Cette voix trop familière te donnait la sensation de mourir encore une fois. Parce que tu mourrais de l'intérieur, littéralement, à chaque fois que quelques choses te rappelait la mort de ton frère. « Ouais, ta vrai forme. Tu dois bien me prendre pour un con pour te dire que je.. » Tu t'étais coupé immédiatement quand tu avais vu ses larmes. Au fond, ça n'était peut-être pas ton frère derrière tout ça, mais c'était son enveloppe corporelle, et au fond ça te tuait plus qu'autre chose de le voir dans cet état. « Que je connais pas ce pouvoir d'illusions. Mon petit frère avait le même. » Ravale tes larmes, Jules. C'est les mots que tu penses. À chaque fois, à chaque instant où tu parlais de Theo au passé, ton cœur se brisait encore un peu plus. Comme si la fois précédente n'avait pas été suffisante. Comme si, au final, ce n'était que ça, que tu pouvais encore ressentir. Cette douleur. Rien d'autre, que cette douleur-là. Incessante, lacinante, qui transissait, qui brûlait, qui te faisait si mal que parfois tu préférerais en mourir. Mais tu en mourrais, doucement. Tu mourrais intérieurement, détruisant toute once d'humanité qui pouvait traverser ton corps, en te rendant de plus en plus instable, de moins en moins agréable. De plus en plus animal, de moins en moins humain. Comme si Theo avait été la seule chose, la seule personne qui pouvait activer l'humanité et le cœur que tu avais. Maintenant qu'il était parti, maintenant qu'il n'était plus là, il ne te restait qu'à être cette pièce brisée, cette machine qu'on ne pouvait plus éteindre parce qu'on en avait perdu le code. Parce que tu étais la machine, et il était la clé. Lorsqu'il pousse la hache, tu n'as pas même une seule réaction. Seul un visage indifférent, un regard indifférent, comme si tout t'indifférait. Sa présence, ses mots, ses réactions. Tu étais comme cassé, irréparable.
Et tu l'as regardé alors qu'il plongeait son regard dans le sien. Il te semble tellement réel, tellement lui, tellement vrai. T'aurais pu le prendre dans tes bras, l'appeler par son nom, lui dire qu'il te manquait, que tout irait bien parce que t'allais rester à ses côtés, maintenant. Que tu ne l'abandonnerais pas, que tu ne l'abandonnerais plus. Et que tu l'aimais. Que tu l'aimais encore, que tu l'aimerais toujours. Parce qu'il était ton frère, et que tu ne pourrais jamais cesser. Mais rien de tout ça n'apparaissait sur ton visage, tu ne bronchais pas. Tu restais là, à l'observer, même alors que la détermination dont il faisait preuve s'affaissait, disparaissait, doucement. Puis brutalement, d'un seul coup, alors qu'il arrêtait de te regarder. Tes doigts s'étaient détachés de cette hache, que tu avais posé au sol doucement en te rapprochant de lui. En te rapprochant un peu trop. Tu t'es agenouillé, pour pouvoir être à son niveau, mais tu ne le forçais pas encore à te regarder. Pas encore, parce que tu allais le faire. Tu avais besoin de croiser son regard pour pouvoir utiliser ton pouvoir d'hypnose, pour te permettre de le forcer à redevenir qui il était réellement. Tu as seulement posé tes doigts sur ses joues, essuyant les larmes qui y coulaient. Sa peau était gelée, et tu le ressentais bien. Mais tu n'avais pas une seule once d'altruisme qui te traversait. Alors tu ne fis rien. Si ça avait été pour Theo, tu aurais probablement retiré ta veste pour la lui passer. Mais ça n'était pas Theo. Alors tu n'en ferais rien. À la place de ça, tu as glissé tes doigts sous son visage, et tu l'a forcé à te regarder. « J'espérais ne pas devoir faire ça. Mais j'ai visiblement pas le choix. » Parce que même si tu perdais de plus en plus la notion d'une personne stable, tu savais qu'il ne fallait pas que tu utilises trop tes pouvoirs. Ton énergie en prenait un coup bien trop dur à chaque fois, alors tu le faisais de moins en moins. Et tu l'as regardé droit dans les yeux, déclenchant ton pouvoir en murmurant des mots beaucoup trop durs pour toi. Parce que tu voulais le voir encore, aussi en vie que tu le voyais maintenant, et pas aussi mort que dans tes cauchemars. « Quand ce contact visuel sera rompu, tu vas récupérer ta véritable forme. Et tu vas partir d'ici. T'as autre chose à faire que traîner dans les bois pour faire chier le monde. » Tu lèches tes lèvres sans rompre le contact. Tu profitais d'une dernière seconde, encore une seulement, ton regard plongé dans celui qui appartenait auparavant à ton frère. Et t'as finis par reculer, rompant ce contact visuel qui devenait petit à petit bien trop difficile à garder. Parce que ça continuait, encore. Ton cœur te brûlait de douleur. Te brûlait tellement que ça en devenait insupportable.
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Theodore A. Brennan
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Theodore a peur de beaucoup de choses. Il en a toute une foule, de peurs. Toute une liste de choses qui le terrifient, le mettent mal à l'aise, le font fuir par pur instinct. La mort n'en fait pas partie. Parce que de toute façon, toute une partie de lui est déjà morte, alors qu'est-ce que le reste attend ? Il a l'impression de mourir un petit plus chaque fois, c'est pas ça qui lui fait peur. C'est tout le reste, c'est de vivre qui le terrifie. C'est pour ça qu'il ne craint pas la lame qui reflète la lumière dans un éclat menaçant. C'est pour ça qu'il soutient le regard de Jules du mieux qu'il peut. Parce que si son illusion peut le tuer, alors qu'elle le fasse. Il n'attend que ça, au fond. Il se laisse crever, il se laisse vivre, il existe et il attend. Si le moment est arrivé, tant mieux.
Mon petit frère avait le même. L'expression sur le visage de Jules. On aurait dit que c'était Theodore qui était mort ce jour-là, pas Jules. La douleur sur son visage. La même que celle que Theodore voit dans le miroir chaque jour. La même qui lui déforment les traits à cet instant précis. Même ses émotions se calquent sur l'illusion. Curieusement, ça la rend plus fausse. Parce que Jules n'a jamais eu une telle expression. Comme si on l'avait brisé comme Theodore. Jules était celui qui était fort, entre eux deux. Pas celui qui affichait sa peine à travers son visage comme un livre ouvert. Theodore le fixe, et même s'il a mal, la douleur devient sourde, pulse entre ses côtes. Familière. "T'es plus si semblable à l'original, quand on regarde bien." Il crache les mots, à la fois pour l'illusion et pour lui-même. Parce qu'il doit arrêter d'y croire pour la faire disparaître. C'est comme ça que ça marche. Et il a beau essayer de se convaincre, l'illusion est toujours là. Solide. Froide. Un fantôme.

Mais regarder Jules est comme de retrouver un repère. Comme de se caler à nouveau sur le centre du monde, rétablir son sens de l'équilibre, retrouver tout ce qui manquait autour de lui sans qu'il ne le réalise. De le savoir irréel ne change rien. L'illusion est parfaite, s'il oublie les émotions qui passent sur son visage, que Theodore ne comprend pas. Ca lui écrase les poumons, de le voir comme ça. L'air lui manque, brutalement. Les larmes l'étouffent. Jules semble distant. Son regard, son visage. Il ne réagit pas. Comme un véritable fantôme. Theodore se mord la lèvre, pour ne pas parler, pour ne pas hurler, pour pas pleurer plus qu'il ne pleure déjà. Il se fait du mal tout seul, et ce n'est même pas la première fois. Chaque illusion est pire que la dernière. Celle-ci dépasse toutes les autres.
La hache tombe sur le sol dans un son étouffé par les feuilles. Quand l'illusion se met à genoux, Theodore se fige. Ses larmes coulent toujours, il est incapable de bouger. S'il bouge, il se jettera sur lui. L'avoir si proche sans pouvoir s'accrocher désespérément à Jules, le serrer contre lui à l'en étouffer, l'observer pour imprimer chaque trait de son visage dans son esprit pour ne jamais l'oublier, ça le brûle de l'intérieur. C'est comme de l'acide qui le dévore, il est réduit en purée mais il tient encore debout, immobile sur le sol, les yeux ancrés sur Jules parce qu'il ne peut pas les en détacher. Il fait si réel et si distant à la fois. Theodore détourne le regard, se force à se concentrer sur autre chose, et ça marche presque jusqu'à l'instant où les doigts gelés par l'hiver se posent sur ses joues, essuient les larmes. Un hoquet lui échappe, il tremble et ce n'est pas la peur ni le froid qui le font trembler. Les larmes redoublent d'intensité, et ses lèvres forment les mots sans parvenir à les prononcer, arrête, s'il te plaît. Quand la pression sous sa mâchoire le forcent à tourner la tête, Theodore a les lèvres entrouvertes pour se forcer à respirer, les yeux grands ouverts et le visage trempé. Le regard de Jules plonge dans le sien, et Theodore oublie pendant un instant que c'est juste une illusion. C'est faible, c'est stupide, c'est risqué, mais ses barrières s'effondrent et il se laisse à croire, juste une seconde, que celui qui se tient devant lui et a les doigts posés sur lui est vraiment Jules, que son frère est là, avec lui. Ca ne dure qu'un instant. Jules parle. La réalité lui retombe dessus comme un poids gigantesque. "Je le mérite, tu sais." Il murmure, parce qu'il est convaincu que l'illusion va le tuer.

Mais l'illusion n'est pas qu'une illusion. Parce que les mots qu'il prononce, l'effet qu'ils ont sur lui. Theodore ne cligne pas des yeux, incapable de détacher son regard de Jules, parce que cette fois, il ne le peut pas, c'est l'emprise qu'il a sur lui. Il l'observe, dans l'espoir de garder cette image pour toujours. Et Jules le relâche. Recule lentement, détourne le regard. Et son emprise fonctionne. Theodore se sent se relever, incapable de s'arrêter. Il garde le regard posé sur Jules pendant de longues secondes, avant de se détourner, et de s'éloigner, incapable de s'arrêter, de ralentir. Dans sa poitrine, son coeur s'affole. Parce qu'une illusion ne peut pas avoir cet effet sur lui. Il ne peut pas perdre la tête au point de simuler jusqu'aux pouvoirs de Jules. ... Si ? Peut-être. La douleur rend fou, il le sait, il se souvient à peine des mois qui ont suivit la disparition de Jules. Il est peut être bon à enfermer. En attendant, les larmes ne s'arrêtent pas et il s'éloigne, encore, encore, encore sans être capable de se retourner, et il a tellement mal qu'il ne peut même plus respirer. Et le doute. Le doute, parce que l'illusion pourrait ne pas être une illusion, mais qu'il doit se convaincre que c'en est une ou il ne s'en sortira jamais. Theodore ne sait même pas comment il tient debout. Il ne sent plus ses jambes, il ne sent plus rien, il y a juste la douleur et le froid et la tristesse qui ne meurt jamais, elle. Et tout ce qu'il peut faire, c'est partir. Encore une fois. Et ça le tue.

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Et tu rompts ce contact visuel. Rien de plus blessant, rien de plus brûlant. Tu savais, au fond de toi, qu'il allait t'obéir, qu'il allait partir. Qu'il allait se changer sous tes yeux, parce qu'il n'était pas la personne que tu voyais actuellement. Tu savais, tu pensais. Et il se relève, en effet. Tu t'y attendais, tu le savais. Toi tu es resté là, agenouillé au sol, dans l'incapacité de te redresser à cause de cette foutue douleur. Et tu l'as regardé, tu l'as regardé un long moment. Change-toi. Tu priais. Qu'il se change, qu'il ne soit pas qu'une illusion, qu'un cauchemar, qu'on ne te dise pas que tu étais en train de rêver. Mais rien ne fit. T'y cru, pendant une seconde. T'y cru réellement. Mais il lui tourne le dos, il commence à avancer. Il n'a pas changé d'apparence, alors que pourtant tu sentais bien ce pouvoir pomper ton énergie, tu savais que ça fonctionnait. Et ce fut à cet instant, cet instant-même qui fut à tes yeux trop sombre, que tu compris. Que la réalité finit par te frapper de plein fouet, en plein milieu du ventre, en plein cœur. Tu avais passé tes journées à te mettre en tête qu'il était mort, à te convaincre qu'il l'était sans avoir jamais vu son corps sans vie. Sans avoir pu penser une seule seconde qu'il pouvait être en vie. Comme si tu ne croyais pas en la force interne de ton petit frère, comme si tu l'avais pensé incapable de vivre sans toi. Et tu sens cette douleur brusque qui se ravive en toi. Une douleur brûlante, mais qui réveille ce que tu t'interdisais de ressentir. Et tu t'es forcé à te relever, même si tu ressentais l'effet de ta perte d'énergie, faute à tes pouvoirs. Tu voulais arrêter cette hypnose, l'arrêter tout de suite. Qu'il revienne vers toi. Tu voulais le prendre dans tes bras, maintenant, immédiatement, tu refusais littéralement qu'il parte, qu'il s'échappe encore une fois. Alors tu t'étais levé, tu lui avais couru après et tu avais attrapé sa main pour l'arrêter. « Attends Theo ! » Tu ressens ses mains glacés, tu sais qu'il ne s'arrêtera pas. Tu l'avais hypnotisé, et tu ne savais pas vraiment si tu pouvais l'arrêter, l'empêcher de faire ce que tu lui avais demandé. Tu voulais qu'il reste, finalement. « Arrête-toi, s'il te plaît.. » Tu lui tenais le poignet, finalement, en le suivant pour ne pas le perdre de vue. Pour qu'il ne parte pas trop loin sans toi. Et t'as pas vraiment fais attention à l'endroit où tu marchais, si bien que s'il continuait, toi t'étais tombé assez brutalement à cause d'une foutue pierre qui était au mauvais endroit. Tu l'avais lâché, pour ne pas le faire tomber. Mais tu avais réalisé que c'était peut-être ta seule façon de l'arrêter. Alors tu t'es relevé, de nouveau, en ressentant une lourde douleur au niveau de ton genou. Niveau maladresse, tu pouvais certainement gagner quelque chose à ce moment-là. Au moment où tu devais faire attention, tu devenais maladroit. C'était idiot, simplement.
Alors tu as fais ce que tu devais, murmurant des excuses quelques secondes avant en utilisant ton second pouvoir pour attirer ses chaussures vers toi, pour le faire tomber. Ces utilisations de pouvoir trop soudaines te fatiguaient. Tant même que la fatigue arrivait à te faire pleurer, à te faire craquer. Comment tu avais pu être stupide au point de te convaincre toi-même que ton frère était mort ? Essuyant tes larmes de tes mains, tu t'es rapproché de ton frère, que tu avais fais volontairement tomber, et tu l'avais à peine redressé. Plongeant encore une fois ton regard dans le sien, une seconde hypnose. « Arrête-toi. » C'est les mots qui sortent de ta bouche, ta voix brisée qui te surprend, tu ne t'y attendais pas. Tu ne voulais plus entendre cette voix sortir de ta bouche, tu ne voulais plus que ça continue comme ça. Tu voulais que ça s'arrête, cette douleur. Tu voulais ton frère, avec toi. Et maintenant que tu l'avais retrouvé, tu ne voulais plus le perdre. Plus, jamais. T'étais prêt à le suivre, peu importe où il irait. Parce que c'était Theo, et que Theo avait ce pouvoir sur toi. En plus de ce pouvoir de destruction que sa perte te donnait. Tu poses tes doigts sur ses joues encore, alors que tu refermes les yeux et que tu baisses le visage. Tu sens encore les larmes qui roulent sur tes joues, et tu t'approches de lui, tes bras passant autour de son corps. Tu ne le laisses pas réagir, t'avais juste besoin de lui, à cet instant. Besoin de contact, besoin de chaleur. T'avais besoin de te rassurer, de sentir son cœur battre, de sentir son odeur, de tout ce dont on t'avait privé pendant trop longtemps. « Je croyais que t'étais mort. » Ta voix qui se brise encore plus, tant même que c'est des mots semblable à des courants d'airs, à des murmures, peu audibles, qu'on entend presque pas, qui semblent inutiles, mais qui veulent tout dire, qui veulent dire beaucoup trop de choses importantes. Et tu fatigues. Inconsciemment, t'as posé ton front contre l'épaule de ton frère. C'était toi cette fois, qui avait besoin de réconfort, qui avait besoin de câlins, qui avait besoin de tout ça. Toi, alors que tu n'en avais jamais demandé. C'était toujours toi qui en donnait, mais aujourd'hui c'était trop te demander. Beaucoup trop, alors que tu étais presque prêt à tomber à cause de la fatigue, à cause des efforts soudains que tu avais fais, en te demandant à toi-même trop d'énergie en quelques minutes seulement alors que ça faisait maintenant plusieurs jours que tu n'avais plus utilisé ces pouvoirs. « Je veux pas que tu partes, je veux plus que tu partes. Je veux plus te perdre, s'il te plaît.. Reste avec moi. » Tu n'arrives même plus à parler fort, au fond si tes mots continuent à s'entendre, c'est uniquement à cause des larmes qui coulent encore sur tes joues, de ces pleurs qui t'empêchent de respirer, qui te font inspirer et expirer beaucoup trop bruyamment. Ta main finit par retrouver son chemin contre sa joue, alors que tu essayais de calmer ta respiration beaucoup trop compliquée à comprendre. Et des caresses, douces, de ta part. Tu ne voulais plus le lâcher. Plus maintenant. « Reste avec moi, Theo. M'abandonne plus.. » Tu ne sais plus si c'est la fatigue ou les larmes qui brisent de plus en plus ta voix, comme des fragments de verres qui se cassent, encore et encore à chaque choc trop brutal. Et ce choc avait été brutal. Il n'était pas mort. Il ne l'était pas. Et il était là, avec toi. Tu soupires des mots, sous tes joues mouillées de ces larmes incompréhensibles. « Pas encore une fois. ».
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Theodore A. Brennan
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Attends, Theo ! Il faudrait que l'illusion se décide. Theodore ne peut pas s'arrêter de toute façon. Il y a quelque chose dans la voix de l'illusion, quelque chose dans la façon dont elle lui agrippe la main. Les illusions ne sont jamais solides, juste des hologrammes, des impressions, qui jouent avec les sens et peuvent faire ressentir la chaleur du soleil sur la peau en plein hiver, le vent sur le visage dans une pièce complètement fermée. Pas les doigts qui s'agrippent comme si une vie en dépendait. Pas la fermeté d'une main qui tente de le retenir sans succès. Jules lui a dit de partir, alors il part. Il ne sait même pas quand il pourra s'arrêter. Peut-être jamais. On raconte souvent les histoires des demi-dieux qui ont perdu l'esprit et terminent maudits. Peut-être est-il l'un de ceux là. Peut-être qu'il errera toujours, parce que son frère tout droit sorti de son imagination le lui a dit, la voix brisée. Theodore ne s'arrête pas. Il essaie, pourtant. Il est temps de faire disparaître l'illusion - de faire disparaître Jules, encore une fois. C'est la même chose depuis trois ans. Il perd Jules à chaque fois qu'il efface l'illusion. Il le perd un petit peu plus chaque fois. Il se perd un petit peu plus chaque fois. La main est toujours là, enroulée autour de son poignet, si froide qu'elle en fait presque mal. L'illusion le supplie de s'arrêter. C'est une centaine d'aiguilles dans sa chair, ce ton suppliant. Theodore veut s'arrêter - il le veut tellement qu'il en a mal, qu'il ne respire plus sous l'effort. Theodore veut lui dire que c'est impossible, qu'il continue et qu'il n'y peut rien, qu'il est désolé, qu'il veut s'arrêter mais qu'il ne peut. pas. La main le relâche, le son étouffé derrière lui indique que l'illusion est tombée. L'illusion. Le doute ricane, quelque part dans un coin de son esprit. L'illusion, uh? Theodore ferme les yeux avec force, presse ses paupières fermées jusqu'à en voir des étoiles. L'illusion. Rien d'autre. Juste une image.
Ce sont peut être ses yeux fermés qui le font trébucher. Peut-être autre chose. Quand Theodore rouvre les yeux, c'est pour contempler le visage inondé de larmes de Jules. Un miroir du sien, vraiment. Les mêmes émotions, les mêmes larmes, calquées sur le visage de son frère. C'est dur, de réaliser qu'il est capable de se faire du mal comme ça. Incapable d'oublier, incapable d'effacer celui qu'il considérait comme la personne la plus importante de son monde. Jules, c'était son dieu. On n'efface pas quelqu'un comme ça en trois ans - on n'efface pas quelqu'un comme ça en une vie. Mais ça, c'est tordu. Ca fait peur à Theodore, de savoir qu'il est capable de ça, de se torturer comme personne ne pourrait le faire. Arrête-toi. Le regard de Jules plongé dans le sien est accompagné de la disparition de ce qui le tirait au loin, le poussait à partir le plus loin possible. Theodore est encore incapable de prononcer un mot, mais il n'est pas sûr que ce soit à cause de l'hypnose. L'illusion est brisée. Pas vraiment brisée, pas disparue, juste... Jules est brisé. Les doigts sur sa joue ne sont plus si glacés, plus si fermes, d'une douceur infinie, comme si quelque chose avait changé. Theodore est un animal, minuscule et effrayé, les yeux écarquillés parce qu'il est incapable de prédire ce qui va arriver. Son coeur bat à cent à l'heure mais il reste immobile - il ne peut pas faire autrement. Les larmes roulent librement sur ses joues, lui brûlent les yeux, glissent entre ses lèvres sans qu'il ne prenne la peine de les essuyer. La pression sur ses joues disparaît, les mains de Jules glissent autour de lui, avant qu'il ne l'attire dans une étreinte qui hurle le désespoir et quelque chose d'autre qu'il ne peut pas identifier, pas encore. Je croyais que t'étais mort. C'est toi qui est mort, Jules, tu confonds, c'est moi qui parle à travers l'illusion. Ne gâche pas ce moment, ne me rappelle pas ce qui est arrivé, pas tout de suite, s'il te plaît. Ne confonds pas les faits comme ça. Arrête d'être moi, juste un instant, et reste mon frère.
Jules pose la tête contre son épaule. Theodore n'ose pas bouger, c'est un geste qui ne veut rien dire, c'est quelque chose qui arrivait tout le temps mais en même temps, c'est tout, c'est des milliers de souvenirs et une explosion dans sa tête et dans sa poitrine. Il respire à nouveau, difficilement, comme s'il essayait d'être silencieux et que personne ne le remarque. Sa main tremble, son bras tout entier tremble quand il le lève pour le déposer au travers du dos de Jules, le bout de ses doigts reposant dans la nuque de Jules. Theodore a toujours les yeux écarquillés, n'ose pas le regarder, n'ose rien faire. Jules parle, lui. Il parle, encore, encore, prononce des mots qu'il aurait voulu réels. Il ne veut plus perdre Jules non plus, mais c'est tordu, c'est malsain, de garder l'illusion comme ça. Ca lui tord l'estomac. Il ne peut pas s'en empêcher, pourtant. Quand les doigts de Jules retrouvent leur place contre sa joue, son regard se fixe quelque part entre les arbres, sur le ciel gris. Ce sont les émotions dans sa voix, qui le font trembler. Parce que le doute aussi, s'est étendu discrètement, a planté racine quelque part dans son esprit et s'est emparé de tout son corps alors qu'il regardait ailleurs. Ses illusions ne sont pas comme ça. Ses illusions ne sont pas brisées, elles sont parfaites, elles sont Jules des années plus tôt, après Livia et avant l'attaque. Elles sont Jules dans leurs meilleures années, dans leur liberté totale et dans leurs voyages jamais programmés. Elles ne sont pas en morceaux, n'ont pas les yeux rouges ni de larmes dans le regard, n'ont pas la voix ébréchée par la douleur et aucune tension n'émane de leur corps. Parce qu'elles sont parfaites.
Alors.
Alors, pourquoi.
Alors, pourquoi pas...
Pourquoi pas celle-ci ?
Le doute répond, de sa voix éraillée par l'amusement, parce que ce n'en est pas une.

C'est une claque. Theodore s'anime, brutalement, la tension dans son corps se relâche d'un coup, et pendant une seconde, il est juste une marionnette à qui on a coupé les fils, qui s'affaisse avec violence. La force quitte ses membres et pendant une fraction de seconde, il est une poupée de chiffons. La seconde suivante, la main posée sur la nuque de Jules se referme en un poing qui s'agrippe au tissu des vêtements de Jules. Avec une force presque brute, il se redresse, se cogne contre Jules, recule suffisamment pour l'observer, encore, encore, à la recherche de quelque chose. Et il le trouve. Quelque part dans son visage. Les années sont imprimées sur son visage, dans son regard, dans ses traits, il y a quelque chose qui n'a jamais été là. Quelque chose qu'il n'aurait jamais pu inventer. Quelque chose de tellement Jules, quelque chose qu'il n'aurait jamais su reproduire avec son pouvoir. Jules. "T'es réel. Dis moi que t'es réel, s'il te plaît, dis moi que c'est toi, que t'es réel." Les mots sortent crachés avec une urgence qui lui remplit la poitrine et l'étouffe, déborde jusque dans sa gorge. Il émet des hoquets, continue à parler, à répéter la même chose, encore, encore, dis moi que t'es réel, s'il te plaît. Il ne sait plus vraiment ce qu'il fait, il ne voit plus rien de toute façon, parce que les larmes l'aveuglent et qu'il a le visage enfoui quelque part contre Jules, que ses mains s'accrochent à lui comme si sa vie en dépendait - parce que sa vie en détend, parce que sa vie a toujours été Jules et que s'il est là, il ne le lâchera plus, plus jamais, il ne le laissera plus lui glisser entre les doigts, jamais. Il tremble comme une feuille, il peut le sentir, c'est le froid et l'émotion et son esprit est dans le brouillard, parce qu'il n'arrive pas à enregistrer ce qu'il se passe. C'est surréel. C'est impossible. Et pourtant, ça arrive. "Je voulais pas t'abandonner, je suis désolé, c'est ma faute, pardon pardon pardon, j'ai cherché partout, promis j'ai cherché je suis désolé-" Il parle encore, il n'est même pas sûr de ce qu'il dit. Il ne s'écoute plus, il ne s'entend plus, parce que Jules est là et qu'après trois ans, il ne sait plus ce que ça fait de se sentir entier à nouveau. Le doute hausse les épaules, c'est ça, que ça fait, apparemment.

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Tu l'as pris dans tes bras, ton petit frère, tu l'as gardé dans tes bras. Comme si c'était ce qui te raccrochait encore à la vie, alors que quelques instants auparavant tu avais perdu tout espoir de le revoir. Mais son contact, son bras dans ton dos, ses doigts contre ta nuque, ça te fait sentir ce que c'était. C'était réel, ce n'était pas un de tes cauchemars sans fin où il finirait par disparaître, par mourir encore une fois. C'était réel cette fois-ci, et ce n'était pas ton cerveau qui inventait cette scène de toute pièce. Et il a eu tout cet instant où tu es resté silencieux, qu'il l'était également, tout cet instant où tu ne laissais résonner que le ton de ta respiration un peu trop difficile, à cause des larmes que tu avais laissé coulé. Où tu n'avais pas parlé, pas un seul mot, pas une seule parole. Parce que tu ne savais pas quoi dire à cet instant présent. Et il te regarde, tu l'as bien compris. Et puis il y avait sa voix. Il priait pour que tu sois réel, et tu l'avais senti enfouir son visage contre toi. Tu n'avais pas répondu, pas immédiatement, t'avais juste passé un de tes bras au niveau de ses épaules, l'autre dans son dos, et tu l'avais attiré un peu plus contre toi, contre ton corps. Pour lui donner un peu plus de chaleur, pour être certain de ce que ça lui faisait. Ce que ça faisait, enfin, d'être entier à nouveau. D'être vivant à nouveau, de respirer à nouveau. C'était la sensation que tu avais à cet instant, et si tu pleurais ce n'était pas vraiment des larmes de tristesse, même si tu continuais à être blessé de sa perte il y a quelques années, tu ne ressentais rien d'autre qu'un profond soulagement. Comme si à l'instant, on venait de te sortir d'une situation insupportable qui avait duré trois ans, qu'on venait de te sortir de cette torture incessante et que tu avais cru éternelle. Tu sentais ton petit frère trembler contre toi, et ses mots te semblent tellement loin tant ton esprit est embrumé. Est-ce que c'était vraiment réel ? Tu ressentais comme si ça l'était, tu sentais toutes ces choses que tu n'avais jamais sentis en rêve ou en cauchemar. D'un côté le froid, cette peine profonde qui se rouvrait et cette impression d'être paralysé. De l'autre, ce soulagement interne si puissant, ce bien-être, cette envie de ne plus jamais le quitter à nouveau. Ça n'était pas comme tes autres rêves. Ça n'était pas comme tes autres cauchemars. Parce que ça n'en était pas un. Mais quand bien même ça en aurait été un, t'eus ce geste. T'eus tout de même ce geste. Retirant ta veste et la glissant sur les épaules de ton frère qui tremblait. Et ça juste avant d'essuyer tes larmes, encore une fois. Des larmes qui cessaient enfin de couler. Juste avant de poser tes mains sur ses joues, de lui relever le visage, de le regarder dans les yeux. En prononçant ces mots, doux, qui se voulaient rassurants. « Je suis là Theo. Je suis là, vraiment. Ça va aller.. » Et un sourire qui apparaît sur tes lèvres. Ce genre de sourire que tu n'avais plus réussi à afficher depuis trop longtemps.
Mais ce sourire, il ne montrait pas ce que tu étais au plus profond de toi. Brisé, tu l'étais toujours, même s'il était là, près de toi. Brisé, tu le resterais probablement un moment. Parce que ça ne pouvait pas se réparer comme ça, en un claquement de doigts. En réalité, ça ne pouvait pas se réparer tout court. Tu avais été si brutal, si instable, si peu toi-même que tu te demandais si ton frère reconnaîtrait en toi la personne qu'il avait laissé trois ans auparavant. Et ça t'effrayait, ça t'effrayait plus qu'autre chose. Tu te demandais si en voyant la personne que tu étais devenu il regretterait celle que tu avais été. Et tu avais peur, parce que la seule personne qui pouvait te blesser en parlant, c'était lui, à présent. Tu te relèves, tu tentes du moins. Ton genou te fait souffrir, tu ne sais pas ce que tu t'es fais exactement mais tu allais te soigner en rentrant chez toi. Parce que tu allais le ramener avec toi. Ta main attrape la sienne, doucement, et tu resserres ses doigts entre les tiens. « Viens avec moi.. » Je te laisserais plus partir, tu pensais. Je te laisserais plus t'enfuir. Tu pensais encore, tu pensais un peu trop. Tu refusais qu'il parte de nouveau, qu'il s'éloigne une fois de plus. Peu t'importait quelles personnes il avait eu autour de lui, peu t'importait s'il voulait rester avec eux ou non. Tu étais son grand frère, peut-être qu'au fond tu continuais de valoir bien plus que toutes autres personnes, non ? Tu l'espérais, que rien n'ai réellement changé chez lui. Au fond, tu savais à quel point c'était égoïste. Parce que tu te permettais de changer, mais tu ne lui permettais pas de faire la même chose. Parce que tu savais à quel point on pouvait changer du tout au tout après la perte de quelqu'un, mais tu espérais qu'il ne l'ai pas fait après t'avoir perdu. Un soupir sort de ta bouche, cette fumée brûlante qui s'affiche dans l'air comme une brume indescriptible. Tu avais froid, déjà avant d'enlever ta veste d'ailleurs, et ton corps commençait à se refroidir un peu trop. « On va chez moi, c'est pas très loin.. » Chez toi. Chez toi, quel menteur. Ça n'était pas chez toi, c'était chez Alycia. Mais tu ne comptais pas la mentionner, pas tout de suite. Tu le ferais quand vous seriez tout les deux devant la cheminée, un chocolat chaud dans les mains, après que la tempête de sentiments soit passée. Tu lui conterais qu'elle t'avait sauvé la vie, ou du moins tu te l'idéalisais déjà. Elle était tout ce que tu avais eu pendant son absence et bien plus encore. Elle était ce qui t'avait permis de tenir, parce que tu avais peur qu'elle meure également, par ta faute également, alors tu ne l'avais pas abandonné. Mais maintenant que Theo était là, maintenant qu'il était avec toi, tout près de toi, maintenant que tu ne le laisserais plus fuir et t'abandonner à toi-même, tu n'avais peut-être plus si besoin de quelqu'un d'autre à tes côtés. Peut-être plus si besoin d'Alycia. Mais au fond de toi, s'il y avait une chose que tu savais, c'est que tu ne ferais pas la même erreur une deuxième fois. Si tu abandonnais Alycia maintenant, tu ne ferais pas comme avec le satyre qui avait voulu vous aider, bien trop longtemps auparavant. Tu ne partirais pas en plein combat, et tu ne la laisserais pas pour morte. Tu ne ferais pas comme avec Trix. Tu ne ferais pas comme avec Theo. Parce que même si tu étais de moins en moins bon, tu ne voulais plus abandonner qui que ce soit. Pas comme tu t'étais abandonné toi-même.

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Theodore A. Brennan
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Il n'écoute même pas Jules. Il essaie de comprendre. De se faire à l'idée qu'il est là, vraiment là, quand quelques minutes auparavant il n'était qu'un souvenir, une image brumeuse à laquelle il se raccrochait désespérément pour ne jamais l'oublier. Trois ans que Jules est mort, que Jules a disparu, que la forêt où il a hurlé, cherché, pleuré était vide, terriblement vide, et que l'image le hante encore. Trois ans durant lesquels il s'est recroquevillé sur lui-même pour essayer d'oublier, où il s'est laissé aller dans les bras de Livia aussi atteinte que lui, où il a suivi Declan comme un chiot perdu pour tromper son esprit trop empli. Trois années qui le rattrapent, lui tombent dessus avec une force inimaginable, et il peut la supporter parce que Jules le retient, Jules est contre lui, Jules est là et il est vivant. Tellement vivant qu'il le sent trembler, qu'il sent ses larmes et ses vêtements enfermés dans ses poings serrés à en devenir blancs. Il ne l'écoute pas, parce qu'il n'arrive pas à sortir ce qui lui tourne l'esprit avec une vitesse folle. Son coeur est affolé, sa respiration tremblante. Et pourtant, il ne s'est jamais senti aussi paisible. Complet. "Plus jamais." Il murmure, la voix tremblante mais déterminée. "Tu ne disparais plus jamais." Il ne pourrait pas le supporter. La fois de trop. Après l'avoir regardé disparaître encore et encore, dans les illusions, dans les cauchemars, au réveil, dans la forêt, il ne pourrait plus. Theodore a ses limites et les a déjà dépassées depuis longtemps, à errer au troisième camp comme un fantôme. Une ombre de lui-même, qui était déjà si invisible auparavant, caché derrière son frère.

Et soudainement, Jules le lâche. Il émet un hoquet, protestation faible parce que le froid l'enveloppe brutalement et qu'il refuse de laisser Jules lui échapper encore. Il pose un regard brouillé de larmes sur son frère, le baisse pour observer son genou en fronçant légèrement les sourcils. "T'es blessé." Jules lui attrape la main, doucement, et Theodore se relève sans broncher. Des feuilles restent accrochées à son jean et il est presque sûr qu'il peut sentir la terre qui s'est frottée contre sa joue lorsqu'il est tombée, en partie effacée par les larmes. "T'as... t'as un chez toi ?" Il parvient à demander, l'étonnement dans la voix. Il n'y a pas pensé. Il n'a pas pensé à grand chose, depuis qu'il a réalisé que Jules était là. Ces trois dernières années, Jules était supposé être mort, mais il ne l'était pas. Alors... Il a eu une vie. Une vie sans Theodore, sans poids mort sur les épaules, sans personne à protéger. Evidemment qu'il aurait un endroit à lui, un endroit où vivre. Ca lui fait tourner la tête. Trois ans. Ils ont trois ans à se raconter. Trois ans l'un sans l'autre. Ils marchent, et Theodore ne marche pas très droit, l'esprit toujours brumeux. Trois ans. Il n'ont pas dix pas que le mur cède et que les questions déferlent. "T'étais où ? Je t'ai cherché, partout, vraiment, je te promets. Je t'ai cherché, et t'étais... J'ai vu du sang. Le monstre était parti, et je croyais..." Il ferme les yeux. Il sonne pitoyable, avec ses excuses et ses justifications comme s'il allait être excusé d'avoir 'tué' son frère, de l'avoir abandonné alors qu'il n'a fait que le sauver encore et encore."T'as fait quoi, pendant trois ans ? T'étais là tout ce temps ?" L'idée lui donne l'impression d'avoir avalé une pierre. Le troisième camp est installé là depuis des mois. De savoir que Jules était à portée de main tout ce temps... De savoir que Jules était quand Theodore suppliait Robin de le laisser la toucher pour tromper la mort encore et encore... Il déglutit difficilement. "Je suis désolé." Et c'est un murmure, et il ne sait même pas pourquoi il le dit. Désolé de l'avoir abandonné. Désolé d'avoir été juste un fardeau. Désolé d'être incapable de se reprendre. Désolé d'avoir été un fantôme si longtemps. Désolé de ne pas lui avoir fait honneur en se débrouillant seul, préférant se cacher dans l'ombre de Declan et du troisième camp par automatisme. Désolé de parfois laisser Teagan le protéger comme Jules le faisait. Désolé d'avoir été lui. Désolé, désolé, désolé. Juste désolé.

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