Il se posait sur le coin d'une table à la colonie. Il était tranquille, souriant, chantonnant une musique qu'il était le seul à entendre. Il avait reçut une lettre de sa mère. Il était content quand il en avait une. Il avait des nouvelles d'elle, s'était le plus important. Elle aimait qu'elle lui parle de son quotidien, de choses simple et amusante. Il n'avait pas vraiment de souvenirs d'avoir vécut avec elle, il était à la colonie depuis ses quatre ans. Il savait très bien pourquoi, ils en avaient discuté de nombreuses fois parce que de temps en temps, Aramis était rancunier. Il lui en voulait d'avoir choisit sa propre vie plutôt que son fils. Encore plus quand il en entendait parler certains. M'enfin, nombre d'entre eux avaient des problèmes plus graves avec leurs familles humaines. Depuis le temps qu'il était à la colonie, il le savait bien. Ils avaient tous des vies compliquées. C'était pour cela qu'il ne se plaignait pas. Il n'en parlait jamais, il n'avait pas besoin que tout le monde sache ce qu'il avait dans sa tête. Et puis tout le monde avait ses propres soucis. Pas besoin qu'il rajoute les siens. A vrai dire, le mot famille était quelque chose d'assez étrange dans son esprit. Sa famille c'était ceux qui s'étaient occupés de lui à la Colonie, rien d'autre, rien de plus. Le gamin avait toujours vécut à la colonie mais son parent divin avait mis dix ans à le reconnaître. Hermès... Il devait être bien occupé m'enfin bon, envoyer un pauvre petit signe lumineux n'était pas trop compliqué non? A vrai dire, Aramis avait cessé de se torturer sur ça depuis longtemps. Cela ne servait à rien de continuer à se poser des questions auxquelles il n'aurait sans doute jamais de réponses. A la place, il fallait mieux qu'il s'amuse et qu'il prenne soin de ceux qu'il aime et qui étaient encore là. Mais, Aramis était fatigué, vraiment fatigué et peureux. Il ne s'en rendait pas vraiment compte que quelque chose n'allait pas. Depuis Gaïa, non... depuis Manhattan, c'était comme si quelque chose dans un coin de son crâne n'allait plus. Comme si... Mais, il préférait ne pas y penser, il ne voulait pas y penser du tout. La guerre, il avait détesté ça mais, en même temps, il n'avait pas vraiment eut le choix. Il était quelqu'un de profondément pacifiste. Se battre, contre d'autres demi-dieux, cela lui avait déchiré le cœur, encore plus quand il s'agissait de personnes qu'il connaissait, encore plus quand il se disait que ces pauvres demi-dieux étaient simplement très en colère. C'était la faute des dieux tout ça, et cela leur retombait sur les épaules. C'est toujours comme ça, il le savait très bien. M'enfin... Que pouvaient-ils y faire? Parait que c'était leur destin. Peut-être qu'un jour, il en aurait assez. Il avait entendu parler de ce troisième camp mais, quitté la colonie, ce n'était pas pour lui. Ici, c'était sa maison, sa vie, sa famille, il devait y rester. Quand bien même beaucoup de choses lui déplaisaient. Beaucoup. Sauf qu'il fallait bien quelqu'un pour toujours redorer l'atmosphère. C'était la petite mission silencieuse que c'était donnée l'adolescent. Les autres avaient besoin d'un peu de joie et de conneries dans leur vie. C'était parfait pour lui. Il y avait seulement des jours où être lui, cela le fatiguait. A vrai dire, il avait vu comment les romains vivaient et il n'aimerait pas être dans un monde aussi carré. Il aimait beaucoup trop cette espèce de liberté que donnait la Colonie.