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  feed me to the wolves, let them have my flesh, i'm something skin can’t holdVoir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
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Isha Cohen
ft. max irons
↘ carte d'identité
nom : Le doux anonymat d’un patronyme sans éclat d’une engeance faillible. Cohen, le souffle gravé en ses veines lui rappelant la douce amertume de ses racines. A jamais un Cohen, si le jeune homme partage l’ichor de ces demiurges conspués, il garde à l’âme les vagues d’une bonté que rien ne pourra lui arracher. . + prénom(s) : Souffrant les doléances d’une destinée que rien ne semble vouloir rompre, Isha possède un prénom à la hauteur de son fardeau. Le protecteur proclamé dès la naissance, celui dont les origines amérindiennes sont exhibées fièrement, possède la conscience morbide du poids de ce titre dont il ne pourra jamais se défaire. Car s’il est de son devoir de protéger le reste de l’univers, aucun gardien n’a été envoyé à sa suite afin de protéger cette âme damnée par une filiation corrompue. + surnom(s) : Avec un prénom aussi court, rares sont les personnes à affubler Isha d'un sobriquet. De toute manière, il n'y porte guère attention. + âge : V’la déjà vingt-sept années que le Cohen erre comme une âme en peine à la recherche d’une raison d’exister.  + date et lieu de naissance : Famille de sauvages expatriée au cœur des villes, le certificat de naissance d’Isha affirme que ce dernier est né un 23 juillet dans l’arrondissement de Brooklyn à New-york, mais rien n’est moins sur. + orientation sexuelle : Là où la raison est aveugle, le cœur se doit d’être roi. Attiré par les âmes torturées, abimées par une vie qui refuse de les épargner, Isha les aime sinueuses, endoloris, musculeux. Il les aime efféminées, le sourire se faisant violence, les prunelles dansant au rythme d’autres feux qui chantent. Il les aime au masculin. Il les aime au féminin. Bisexuel revendiqué éduqué dans l’ouverture aux expériences qu’offrent l’univers, il n’a jamais compris pourquoi se priver.  + statut civil : Pendant un temps, il avait cru pouvoir se donner. Cru en la folie de nouer des liens à ses poignets, abandonnant derrière une liberté qu’il chérissait pourtant. Cependant, l’univers le laissa froid, glacé par une relation n’ayant pas eu l’opportunité de commencer, s’éteignant sur les cendres d’un homme n’étant plus. Célibataire, le Cohen a le cœur qui se serre face aux fragments d’un amour qu’il ne peut éprouver. + occupation : Naïvement, celui fait pour blesser, pensait arriver à arracher à ses doigts désunis la force de soigner. Il espéra toute son enfance devenir infirmier, ambulancier, médecin. Force est de constater qu’au feu de la violence consumant ses veines, le gamin est devenu le fruit des erreurs de sa mère. Le combattant est incapable d’arracher à son être le frisson de la bataille. Destiné à mourir dans les champs de Bellone, le légionnaire attend de flétrir entre ses doigts. + groupe : Camp jupiter, centurion de la deuxième cohorte.

parent divin : Fils de Bellone, celle-ci semble avoir menée sa main meurtrière au cœur des batailles les plus douloureuses. Réceptacle de l’horreur des guerres de ses ainés, le gamin de la déité a pu douter de sa parenté divine, mais ne peut plus aujourd’hui rejeter le poids des horreurs que tous réalise à ses pieds implorant sa grâce divine. Il n’est de grâce à la guerre, pas plus que de vainqueur. + pouvoir(s) : Danseur étoile du ballet désenchanté d’une guerre croissant sous ses pieds, Isha obtint de sa mère l’agilité de mille hommes. Ame possédée par le flux d’un achéron portant les morts en devenir, le blond s’agite avec la grâce et la précision d’un prédateur abattant ses crocs dans la chair de sa proie. Depuis sa plus tendre enfance, particulièrement le gamin particulièrement habile n’a eu de cesse d’épater la galerie avec ses cabrioles extraordinaires. Maintenant, l’homme belliqueux impressionne par ses talents d’escrimeur accompli. Derrière le visage du chérubin se cache la bête sauvage n’hésitant jamais à gronder en ses entrailles. N’hésitant pas à s’échapper de sa propre peau afin de dévoiler ce pelage grisâtre à même lequel semble avoir été tatoués des constellations assombries. Ce n’est que vers ses quatorze ans que le gamin exhiba pour la première fois son don de métamorphose animale . Sous l’effet d’une rage oppressante, l’enfant se transforma sous les yeux étonnés de ses congénères, découvrant cette forme lupine tant associée à la Rome antique, mais aussi à la guerre rageant dans ses entrailles.   + arme de prédilection : Rappel violent d’une ère qu’il ne pourra arracher à ses souvenirs, Isha sait ne pouvoir avancer sans une main armée. A l’instar de nombreux autres demi-dieux romains, le Cohen possède un glaive réglementaire en or impérial souvent attribués aux siens au sein de la Légion. Néanmoins, son arme possède l’allure d’un objet mal fini. La lame batarde, figée entre l’état de glaive romain et de son ancêtre l’épée celtibère, se rétracte afin de devenir une chevalière aux armoiries de sa mère. Héritier du tourment de la guerre, il parut presque ironique pour le demi-dieu de ne pouvoir se séparer de cette moitié meurtrière de lui-même. + particularité : Progéniture de la déesse de la guerre, à l’instar de sa parente divine Isha inspire la crainte partout où il passe. Considéré comme naturellement effrayant par ses semblables, même gamin rondouillet peinant à montrer les crocs il arrivait à effrayer ses proches sans que ceux-ci ne comprennent cette terreur naissant au plus profond de ses entrailles. Plus vive sont ses émotions négative, plus intense est la crainte qu’il fait ressentir, le Cohen forcé de porter ce fardeau l’isolant bien trop souvent.

↘ caractère
Depuis ses plus jeunes jours Isha fut un enfant discret. Conscient de l’univers existant sous son crâne, cette agitation ne quittant jamais le bout de ses doigts, le gamin restait craintif à l’égard d’un univers bien trop peu clément. A l’inverse de la plupart de ses frères et sœurs, le Cohen n’a jamais véritablement été belliqueux. Pas pleinement. A l’image d’un fragment manquant en son poitrail, le garçon exhibait une passion dévorante, sans jamais se laisser prendre par la rage qui pourtant faisait rugir ses veines. Plein d’un courage naïf, un courage qui le mènera à trop souvent s’user les os contre la vie, au point d’en garder des cicatrices à l’envers de sa chair. Homme dont la force n’est pas que physique, l’intransigeance d’Isha envers les autres est incomparable avec celle qu’il exhibe envers lui-même. L’homme doux s’est pourtant perdu au détour de ses travers. Effrayant malgré lui, c’est la solitude qui réconforta à trop de nombreuses reprises le jeune homme, au point qu’il n’en devienne solitaire. Si non par choix, par dépit. Craintif, le Cohen fait partie de ces gens durent à amadouer et pourtant une fois cela fait il offrira le monde sans réfléchir. Combatif pour toutes ces choses comptant à ses yeux, le blond est un peu trop surprotecteur pour ses proches devant subir son attention. Sous la réserve, cette retenue que ses frères et sœurs lui reprochent parfois, se cache un cœur effrayé par sa propre férocité. Un cœur dont les barrages cédèrent sous les années et les horreurs observées. Changé par la guerre, changé la par la vie, Isha est un nerf à vif. Violent malgré lui, le jeune homme toujours composé est devenu une fresque aux émotions changeantes. Garçon au caractère volatile, cela fait quelque temps qu’il ne sait plus comment lutter contre sa rage, lutter contre cette apathie le figeant sans prévenir. Ambivalent au plus profond de ses entrailles, même s’il tait cette vérité, il sait qu’il n’aurait jamais dû revenir de cette bataille-là.

↘ Depuis combien de temps sais-tu que tu es un sang-mêlé ?
Elevé dans la plus parfaite des ignorances, Isha n’eut jamais conscience de sa filiation divine. Persuadé d’être le fils d’une femme sans visage, une femme ayant préférée une vie exempte du fardeau de sa personne, il avança dans la vie tant bien que mal. A l’instar d’un câble électrique exposé, le gamin n’avait de cesse de s’agiter dans tous les sens, perdant son énergie sans jamais arriver à se focaliser sur un seul point. En retard sur les autres, en retard sur la vie, son père était bien peu armé pour lutter contre les difficultés que devait affronter son fils. Alors, au lieu de s’intéresser à ses problèmes, il repoussa la dyslexie et le reste, emmenant le gamin dans le garage miteux où il travaillait pour lui apprendre ses plus beaux tours. Modelé à l’image de ce géniteur adoré, Isha ne put néanmoins lutter contre l’appel de cette destinée. Fait pour plus que cette vie incapable de lui offrir la sève de l’univers, il rencontra Lupa le cœur indolent et les poings encore doux. Suite aux mois passés avec la louve, le blond n’eut aucun mal à trouver le chemin jusqu’au camp. Cela fait seize ans qu'il est arrivé au camp de jupiter. Malgré sa bravoure, sa mère ne réclama pas sa filiation lors de son année de probation, laissant le jeune Cohen assembler tant bien que mal les fragments d’une histoire qu’il ne comprenait pas. Terrifié à l’idée de ne jamais connaître ses origines, peinant à assimiler les filaments désunis d’un univers qu’il n’aurait jamais pu imaginer, Bellone lui appris l’humilité en ne revendiquant sa parenté que le soir avant que ne soit apposée à son bras la marque de sa cohorte et du début de ses années dans la légion. Le silence que cette découverte abattit sur les légionnaires sembla parfaitement juste au jeune Cohen qui n’aurait pu imaginer meilleure réaction face à la découverte d’un nouveau semeur de chaos et d’effroi.

↘ As-tu pris part à la bataille du mont Othrys ? Et celle contre Gaïa ? Si oui, à quel camp as-tu choisi d'être loyal ?
A l’instar d’autres demi-dieux désireux d’ancrer leurs noms dans l’histoire, d'honorer ce havre de paix dans lequel on les avait entraînés toute leur vie à cela, Isha participa aux deux batailles ayant fait frémir le camp jupiter. Lors des deux batailles, ce dernier offrit les reliques de son innocence au bout de son glaive. Malgré son âge, malgré son expérience, le jeune homme n’avait jamais eu à affronter les affres d’une guerre qu’il pensait pourtant prisonnière de ses veines. Il n’avait jamais eu à affronter frères et sœurs indistincts, les visages de ses opposants ressemblant douloureusement au sien. Ressemblant douloureusement à ceux de ces gens qu’il avait crû amis, alliés, compagnons. Il était un peu idiot Isha, un peu trop naïf. Descendant de l’immense Bellone, il avait cru que la guerre l’épargnerait. Cru que cette amante passionnée ne le marquerait pas jusqu’en sa chair au point de lui laisser des cicatrices que le temps ne pourra jamais complètement refermer. Le cœur encore tendre après l’affrontement du Mont Othrys, c’est l’espoir vacillant qu’il espérait se montrer à la hauteur des épreuves l’attendant. Trébuchant à même ses excuses aussi élimés que le tranchant de ses sourires, le jeune homme avait encore l’espoir de revenir de ces contrés dont le commun des mortels ne revient jamais. Il croyait retrouver la paix dont il n’avait jamais été le protecteur à force d’y croire. Pourtant, la bataille contre Gaïa n’eut d’autres dons que de briser un peu plus le blond. Rompant les fondations de ce dernier, cette bataille le laissa vider de son essence, la morsure du bronze céleste de la lame adverse laissant à sa mémoire le souvenir d’une fièvre sanguinaire ne s’arrêtant qu’une fois son corps étendu à même la poussière d’un chaos que rien ne semblait pouvoir éteindre. Blessé à l’âme, blessé au flanc, Isha se vida au point d’en gouter le sang à ses lèvres, se noyant dans ce carmin lui échappant. Il pensait ne pas revenir de cette bataille-là, il l'espérant. Il souhaitait s'éteindre à même le champ d’une gloire dont il avait perdu le goût. Il aurait préféré ne pas survivre à cette horreur-là.

↘ Et maintenant, que deviens-tu ?
Figure pale longeant les murs d’une cité n’ayant enfanté que les monstres de demain, Isha s’est perdu au détour du dédale sinueux de ses pensées. Les joues rongées par l’inquiétude, les yeux toujours un peu absents, une couche de glace semble séparer le demi-dieu du reste du monde. Pourtant, ce dernier semble fonctionner parfaitement. Malgré le bandage à sa hanche, cette démarche claudicante prouvant qu’il traine encore la patte même s’il nie la douleur, le blond a décidé de ne rien changer à ses habitudes. Montrant la voie d’un retour à la normal qu’il juge nécessaire, le Cohen est l’unique acteur au centre d’une scène plongée dans l’obscurité. Sous les yeux inquiets de spectateurs ne comprenant pas la charade, il se tord, éructe, s’exalte pour un rien. Menteur habile, il imite à la perfection cet intérêt l’ayant porté par le passé, cette passion arrivant à le faire apprécier de tous malgré la crainte qu’il inspirait. Aujourd’hui, le jeune homme terrifie, de ses prunelles ensanglantées à cette rage qu’un rien arrive à faire exploser. Il terrifie par sa violence, effraye par cette froideur que rien ne semble plus pouvoir atteindre. En tout cas, plus depuis que la seule personne capable de l'arracher à son apathie ne soit partie. Quand il ne s’entraine pas, ne se plie pas aux horaires de la légion, Isha vogue le long de sa détresse sous sa forme lupine. Animal solitaire, il n’est pas rare de voir la bête disparaître sans raison. Il n’est pas rare de le voir revenir à la nuit tombée, dormant sous sa forme animale à l’entrée du bâtiment réservé à sa cohorte. Veilleur des nuits sans sommeils, le blond s'est éteint pour laisser place au protecteur se noyant à même l'incarnat de ses songes.
derrière l'écran
dirge| am'
âge : 22yo. + présence : très erratique, pour le moment avec les examens approchant ça va être quasiment nulle. + personnage inventé ou scénario/pv : Tout droit sorti de ma caboche cabossée. + un dernier mot ? Ce forum me vend du rêve.
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nothing ever ends poetically. it ends and we turn it into poetry. all that blood was never once beautiful.
IT WAS JUST RED.
Le bruit du robinet fuitant dans son dos perturbait hautement le gamin. Installé devant son carnet de devoir, il contemplait les lettres dansant sous ses yeux sans arriver à faire sens du charabia qu’il était censé réaliser. Pendant ce temps, le robinet continuait à laisser lui échapper des gouttes s’écrasant intrépidement au fond de l’évier. Toutes les quinze secondes, le bruit recommençait, tambour battant d’une lutte n’existant qu’à l’intérieur du Cohen. Forcé de lire la même phrase pour la troisième fois, le gamin se mit à jouer avec son crayon, essayant de le faire rouler entre ses doigts sans le faire tomber. L’évier continuait à fuir. De la même manière que le parquet continuait à grincer ou que son lit était trop étroit depuis bientôt deux ans. De la même manière que l’argent ne semblait jamais rentrer dans les poches de son père, mais toujours se perdre dans les gobelets cabossés de ces inconnus implorant leur clémence. Un soupire fendit les lèvres du blondinet, ce dernier gigotant inlassablement sur sa chaise tout en invoquant les fragments distendus de sa concentration afin de clôturer son travail. Involontairement, à force de bouger sur place, il raviva la sensation dérangeante de grattement que le tissu de mauvaise qualité faisait naître en son flanc. Serrant les dents, il tenta de ne pas porter son attention à cette sensation, habitué à l’usure dont souffraient inlassablement les vêtements que rapiéçait invariablement son père. La vie n’était pas aisée pour les Cohen, New-York la dévoreuse d’âme les avait recraché avant même qu’ils n’atteignent les beaux-quartiers. Prisonniers de Brooklyn contre leur gré, les deux faisaient de leur mieux pour vivre au cœur d’un quartier pris par un souffle de vie qu’il ne comprenait pas encore bien. « Alors, tu as fini tes devoirs ? » La voix grâce et râpeuse de son père arracha un léger sourire à Isha, ce dernier bondissant de sa chaise pour sauter sur ce dernier. Malgré son jeune âge, le gamin parvenait toujours à surprendre son géniteur, l’assaillant de tout part sans que celui-ci ne puisse comprendre d’où venait l’attaque. Pendu au cou de ce dernier, il savait que d’un instant à l’autre il allait lui rappeler sa promesse d’achever ses devoirs. Une énième promesse que le gamin s’était retrouvé bien incapable d’accomplir. Parfois, son géniteur avait l’impression que l’enfant possédait des constellations d’étoiles à l’envers de sa chair, les supernova brulant sous sa peau l’empêchant de se reposer un instant afin de reprendre son souffle. Il ne se doutait pas qu’un jour les sillons de ces étoiles finiraient par marquer la chair de son fils, lui laissant des cicatrices qu’il ne pourra jamais oublier même les yeux clos. « Enfile ta veste, on… » Avant même que son père ne puisse finir sa phrase, le gamin était entré dans sa chambre, en ressortant presque aussitôt sa veste à la main. Un sourire aux lèvres, le poids du monde reposant sur les épaules de son ainé et non les siennes, Isha suivait son père comme l’étoile filante que ce dernier était. Ebloui par le rayonnement de ce dernier, la douceur émanant de ses prunelles à l’océan adoucissant tous les maux, il ne comprenait pas d’où venait pourtant cette obscurité que semblait abriter ses propres prunelles. Il ne comprenait pas la crainte s’échappant des individus l’entourant parfois lorsque la solitude se faisait si perçante qu’il ne savait comment la tenir à distance. Il ne comprenait pas pourquoi, parfois, son père le regardait comme s’il faisait face à un fantôme, face à un monstre menaçant de dévorer jusqu’à ses songes, n’abandonnant dans son sillage rien que du vide à pleurer. Isha avait peur, lui aussi. Peur de ces choses dont il était capable, dont tous le croyaient capable. Peur de cette solitude l’avalant certains soirs à l’abri des ombres dansant sur les murs décatis de sa chambre. Il avait peur de ne jamais comprendre ce que l’univers attendait de lui, quel était le sens de ces mots cryptiques que lui disait parfois son père alors que, penché sur une vieille moto de cross, ils venaient de passer des heures à réparer la bécane. « Je ne serai pas toujours là. » Les mots de son géniteur avaient quelque chose de prophétique. Augure maudite qu’Isha peinait à entendre, il lui arrivait de garder le silence face à ces prédictions dont il ne comprenait le sens. Il lui arrivait de s’accrocher à son père, l’odeur de suie et de sueur lui rappelant toutes ces heures que ce dernier avait passé à le bercer enfant, luttant pour remplir le trou que lui avait laissé une mère éphémère. Ce soir-là, les mots du Cohen avaient quelque chose de mystique, à l’instar d’une prière prononcée en espérant qu’elle ne se réalise pas. Il était trop jeune pour comprendre le gamin, trop jeune que pour voir la faucille reposant au-dessus de cette famille les mains toujours pleines de cambouis et l’odeur de kérosène fermement accroché à leur chair. Pourtant, ce fut ce soir-là même qu’il vit la louve. Contempla son pelage obscur que le halo faible des lampadaires usés de la ville n’arrivait à éclaircir. Ce fut ce soir-là qu’il perdit son père pour la première fois, peinant à comprendre qu’il vivrait cette déchirure encore une centaine de fois.


Isha pensait connaître la solitude. Il croyait savoir reconnaître la douce brûlure de cette amante assoupie vous enserrant le cœur au point d’en faire déborder vos prunelles. Il pensait connaître sa froideur intenable. Il pensait l’avoir connu et reconnu tout ce temps passé en tête à tête avec Lupa incertain quant à ce destin divin qu’il touchait du bout de ses doigts. Il avait cru la connaître la solitude, avançant vers le camp incapable de savoir s’il atteindrait son égide où s’il s’éteindrait entre les crocs de loups aux crocs acérés. Pourtant, installé face au légionnaire l’ayant recueilli comme un frère depuis son arrivé, le gamin avait l’impression qu’il la découvrait seulement maintenant la solitude. Il avait l’impression de la voir au plus profond des prunelles de cet homme lui souriant chaleureusement sans arriver à camoufler l’inquiétude éclaboussant ses traits. La tête haute, il toisait du regard celui dont le bras était recouvert de temps de traits que le Cohen doutait d’un jour arriver à tous les compter. « C’est peu courant, mais c’est déjà arrivé que des jeunes ne découvrent que le jour de la cérémonie leur ascendance divine. » Peu prolixe, Isha haussa les épaules, niant à quel point ce détail consumait son âme depuis son arrivé au camp. Depuis que Lupa l’avait recueillie sur le bord de la route tel l’égaré qu’il était. Niant cette course qu’il n’avait pas interrompue, se rendant au point le plus éloigné du cœur du campement afin de s’éclater les cordes vocales sous la rage le faisant trembler. Il faisait de son mieux pour réfréner cette curiosité étourdissante arrivant à l’aveugler. A l’instar de ces années passées en compagnie de son père, le gamin était recouvert de poussière, une blessure fraîche striant son menton là où il avait rencontré le sol suite à une mauvaise chute. Enfant d’un moins que rien, il n’était pas étonnant que le Cohen continue à ramper dans la fange alors même qu’on l’avait arraché à la petitesse de ses origines. Il n’était pas étonnant que sa mère ne daigne reconnaitre cette erreur commise au détour d’une nuit de passion où les cœurs s’oublient le temps d’un instant. Lui non plus ne se revendiquerait pas s’il devait faire face à pareil fils. Les poings serrés, écoutant à moitié les mots de cet homme qu’il aurait aimé avoir comme frère, il regrettait ce père divin l’ayant accueilli contrairement à sa propre mère. « J’ai rédigé une lettre de recommandation pour que tu entres dans une cohorte à la hauteur de tes capacités. » « Comment ça ? » « Ca serait dommage de gâcher le talent d’un si bon guerrier en devenir. » L’éclat de ses prunelles avait quelque chose troublant le gamin, pourtant ce dernier n’ajouta rien, incapable encore de comprendre ces jeux déments dans lesquels se lançaient trop souvent les grands. Quittant son siège, il s’apprêtait à quitter le légionnaire sans demander son reste après avoir juré de se débarbouiller pour le grand jour. Néanmoins, celui-ci décida de l’interrompre une fois encore, le destin choisissant des chemins de traverse pour officier. « Ne t’inquiète pas, je suis certain qu’elle se manifestera d’ici demain. On aura peut-être même la chance de la voir, qui sait. » Hochant négativement la tête face à ces mots se voulant rassurant incapable de faire autre chose que croitre l’inquiétude, Isha s’arrêta sur le pas de la porte. De dos à son interlocuteur, il pris conscience de sa foi en les mots qu’il prononçait qu’une fois ceux-ci libérés de la prison de ses lèvres. « Je m’en fiche de savoir qui elle est. Avec mon père, on a jamais eu besoin d’elle jusqu’à présent, c’est pas maintenant que ça va commencer. » Dans son dos, le légionnaire souriait, certainement amusé par la bravoure mal digéré du gamin alors que ce dernier retrouvait l’effervescence du camp. Et s’il ne put retenir un mince sourire de gracier ses lèvres alors que tous les yeux se posèrent sur lui, il n’admettra jamais la simplicité avec laquelle le fait de savoir d’où il venait arriva à le faire se sentir complet pour la première fois de sa vie.


Tous ces grands auteurs avaient oubliés de leur dire. Tous ces grands mythes rédigés à même les soupirs de leurs engeances divines ne laissaient transparaître l’écho de ce cri de ralliement entonné par les damnés. On ne les avait pas prévenu et voilà qu’ils se retrouvaient, tous, perdus au milieu de la plus grande farce que l’univers avait créé.  Le souffle court, un goût de métal prononcé se répandant le long de sa langue asséchée, Isha peinait à garder les yeux ouverts maintenant que les dernières étincelles de sa rage s’évaporait à même ses paupières embrumées. Il avait mal. A l’âme. Au cœur. Mal à cause de ces vagues emportant son esprit jusqu’au passeur lui demandant s’il était certain que c’était bien son heure. Une main posée autour de la lame étrangère jaillissant de sa chair comme un fragment de lui-même s’étant brisé le long du chemin, il ne sentait presque plus la douleur au bout de son bras lacéré. Il ne sentait presque plus la douleur à sa hanche par laquelle il se vidait au point d’en abreuver la terre l’ayant enfanté. Malgré lui, le rugissement d’une bataille n’existant plus que sous ses paupières, le demi-dieu posa un genou à terre. Sous ses yeux, l’univers sembla déchirer son étoffe afin de lui offrir le linceul de ses regrets. Un sourire défait aux lèvres, plus même la force d’étirer ses lippes en un dernier adieu, il se laissa mollement tomber vers l’avant l’arme s’enfonçant un peu plus dans sa chair. Sous la douleur ravivant à sa mémoire l’existence de cette carcasse peinant à contenir la vie lui échappant à cet instant, il poussa le dernier rugissement d’un loup prêt à s’éteindre sous une lune endeuillée. Le carmin de ses songes s’était infiltré partout. Sous la lorica censé le protéger, sous ses vêtements imbibés au point de ne plus pouvoir contenir cette vie s’échappant par tous les pores de son détenteur. Sous ses paupières usées par ce pourpre ne demandant qu’à abreuver les sillons d’autres légendes. Isha savait qu’il allait mourir là. S’éteindre sans un dernier cri comme tant d’autres soldats ayant perdus le goût de la lutte. Le blond venait de chuter et chuter et chuter. Au point d’en oublier de tomber. Au point d’avoir l’impression de voler. Les yeux grands ouverts et pourtant rien de plus que l’obscurité tatoué à même ses prunelles recouvertes de sang, malgré les doigts inquiets se perdant le long de la chair ouverte, ces autres étaient trop loin que pour récupérer le jeune homme, sauver le gamin. Le froid avait réussi à givrer son battant, ankylosant ses membres au point qu’il ne sente rien. Plus rien que cette obscurité s’abattant sur sa personne, cette solitude reprenant ses doigts au creux de sa chair et l’amertume de n’avoir dit ses adieux à tous ceux qu’il espérait protéger. C’était une histoire pour d’autres demi-dieux, la légende d’autres héros plus forts et plus belliqueux que lui. Malgré tout, la fin de l’histoire avait un goût de trop peu, un goût amer lui donnant l’impression d’avoir fait des ratures à même l’étoffe de l’univers. Peu important les coups de crocs ou de griffes qu’il donnait, désormais prisonnier de sa chair, Isha était perdu en d’autres lieux. La guerre s’achevait de l’autre côté de ses paupières, pourtant elle rageait encore sous son crâne. La bataille se terminait et pourtant c’était comme s’il n’y avait plus rien à gagner. Il n’y avait aucun vainqueur à consacré, rien de plus que les survivants orphelins d’une innocence perdue le long d’un chemin où tous finissaient perdants.

Il était devenu incapable de dormir dans son propre lit. Immobilisé des semaines durant, luttant contre cette douleur l’immobilisant sous le feu de sa violence, Isha avait fini par se sentir à l’étroit dans sa propre chair. Gradé par dépit, c’était la tête haute qu’il assumait désormais sa fonction, faisant luire le lustre de son plastron avec la prestance d’un fils de général. Qu’est-ce qu’elle devait être fière Bellone à voir son fils paradé le visage pâle et les traits tirés. Qu’est-ce qu’elle devait se gorger de voir son gamin garder la tête haute malgré les coups reçus, voir le Cohen se relever là où d’autres se seraient laissés crever de faim. Il n’était pas comme les autres Isha. Il n’avait rien de ces galériens mendiants pour une pitié qu’ils ne méritaient pas. Il n’avait rien de ces éperdus que la guerre avait abandonné exempt de tout. Non, il n’était pas de ces dérangés dont le sourire n’atteignait jamais parfaitement les prunelles. Il savait sourire, il savait rire. De ce rire tonitruant brandit comme un majeur tendu en la direction de cette mère l’ayant abandonnée au poids de sa destinée. Allongé devant la bâtisse gardant cette famille de substitution qu’il se devait de protéger, l’homme sous sa forme animal poussa un soupire déchiré. La lune était pleine ce soir et si sa hanche ne le faisait pas tant souffrir,  à cause des heures passées à se perdre au gré de ses errances, il aurait rejoint les bêtes se gorgeant des rayons pales de leur mère. Au lieu de quoi, roulé en boule contre la dalle froide sur laquelle il reposait, il attendait que le temps passe, toujours trop prompt à bondir au moindre bruit. Toujours prêt à montrer les crocs là où le tissu de ses songes ravivait à sa mémoire le souvenir brulant de ce qui lui semblait être une autre vie. « Isha ? » Sur ses pattes avant que l’ombre ne prenne forme humaine, l’animal dévoila les crocs scellés sous ses babines alors qu’un grondement mauvais s’échappait du fond de ses entrailles. Tous les membres de la cohorte savaient qu’à partir d’une certaine heure il n’était pas bon d’inquiéter le Cohen. Ces derniers préférant contourner celui qui se prenait pour un Cerbère à protéger le sommeil de ses frères et sœurs d’armes. « Ce n’est que moi. » Les mains tendues en signe de reddition, la jeune femme s’échappa du royaume des ombres pour se laisser accueillir par le halo mordoré d’une opaline la bénissant. Ses oreilles s’aplatissant sous la honte, l’animal incapable de reconnaître l’odeur de celle qui était pourtant son amie depuis presque treize ans, il s’allongea à nouveau alors qu’elle s’installait à son flanc. Naturellement, la brune passa une main dans la fourrure grisonnante d’Isha, se gorgeant du silence dans lequel les deux arrivaient à survivre malgré tous ces mots menaçant de les noyer. « Je vais partir Isha. »  Presque assoupi, les doigts de la belle arrivant à adoucir les plus tenaces de ses maux, le Cohen ouvrit sa gueule un feulement incertain s’échappant de cette bouche n’ayant rien d’humaine. Frustré par sa propre idiotie, cette familiarité qu’il possédait vis-à-vis de sa seconde peau au point d’en oublier son état, il retrouva presque instantanément forme humaine. Les doigts de Mera toujours perdus dans sa chevelure mordorée, il se redressa lentement alors qu’elle l’observait dans un silence que leur volonté n’aurait jamais la force de briser. La voix encore rauque de ne pas avoir été usée correctement depuis de trop longues heures, il planta l’océan ravagé de ses prunelles dans le regard trop virulent de la belle, s’étouffant sur le fiel résidant dans les non-dits de leur histoire. « Partir où ? » Détournant le regard, la jeune femme haussa les épaules tout en se perdant dans la contemplation d’un des rares éléments de leur vie ayant continué son cours. Perdue dans l’observation de la lune, la brune ne se rendait pas compte qu’Isha était perdue dans sa contemplation. « N’importe où. J’en peux plus de te voir comme ça. » Les cicatrices soigneusement conciliée sous la surface de sa carne, le blond peina à contenir la grimace déchirant ses traits face au sursaut dans la voix de Mera. Les sens beaucoup trop en alertes en permanence, il peinait à contenir les torrents glacés déchirant les frontières de son être, brisant ses bronches, l’empêchant de respirer. Rien de plus que du vide entre les doigts, pas même le souvenir de la chaleur de la belle auquel se raccrocher, il n’avait aux lèvres rien d’autre que le silence d’un jour refusant de se lever. « J’ai essayé. J’essaye. En permanence. » Ses poings se crispant le long de ses jambes aux récifs desquels il allait sauter, Mera peinait à contenir le feu de sa propre rage. Contenir cette brûlure consumant l’envers de sa chair, ravageant son être sous le feu de son ire. Contre toutes attentes, Isha restait immobile, statue marmoréenne dont on aurait figé la lente agonie. « Je peux pas te voir te détruire et prétendre que je vais bien. Je l’ai vécu aussi. J’y étais quand tu… T’étais pas seul. T’es pas le seul à devoir vivre avec ça. » Pourtant, il avait l’impression d’être seul. En permanence. Seul perdu dans cette lutte contre ses pensées. Seul à défendre l’empire brisé de son innocence bafouée. Il avait l’impression d’être seul à repousser la marée tout en perdant invariablement du terrain. Il était devenu un Atlas en infamie, portant le poids d’un monde refusant de continuer à tourner. Portant le poids des fautes qu’il n’avait pas commises, subissant les conséquences des erreurs qu’il se devait d’amnistier. Se perdant dans les prunelles de Mera, il ne pouvait lutter contre les horizons brisés qu’elle devait contempler au plus profond de ses iris assombris. Il ne pouvait cacher les landes désertiques recouvrant la surface de son cœur au point qu’il ne puisse savoir s’il se consumait ou s’il se noyait. « Je veux pas que tu partes. » Approchant inlassablement la belle, il se lova contre son flanc, reposant sa tête sur les cuisses de cette dernière alors qu’elle le serrait silencieusement contre elle, les embruns à ses prunelles ne demandant qu’à tomber. Fredonnant l’air d’une chanson dont Isha ne savait rien, ce dernier se demandait comment les gens faisaient pour vivre une fois le soleil éteint. Parce qu’il n’y arrivait pas. Quelqu’un avait éteint la lumière et maintenant il faisait tout froid en lui. Si froid qu’il ne savait plus comment ranimer son cœur glacé, les battements de ce dernier disparu depuis trop longtemps. « J’aurais souhaité que tu puisses me retenir. » S’il n’avait pas au cœur la rage qui pourtant l’animait en permanence, il s’en ira détruire ses phalanges à même le marbre de la bâtisse en son dos une fois l’étoile filante partie. Il s’en ira s’user le cœur au point d’en éclater les maigres possessions qu’il conservait de sa vie à l’extérieur du camp. Au point de se retrouver prisonnier de sa chambre détruite la laisse qu’elle lui avait placée au cou résidant contre son cœur là où une unique plume résidait à côté d’une opale aussi sombre que ses yeux.
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DYLAN :amen: :amen: :amen:

(bienvenue au passage :content: )
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Theodore A. Brennan
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je plussoie dylan :faints:

et bienvenue parmi nous :keur:
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Noah S. Warsmond
Noah S. Warsmond
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( JE DIS MAX IRONS !!!! I love you I love you I love you il est génial )
bienvenue officiellement à toi, mon beau romain. I love you
comme je te l'ai dit si tu as des questions n'hésite pas! :pepito:
j'ai trop hâte de voir ce que tu vas nous pondre. :zad:
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Perso j'ramène mon grain de sel avec Chris Wood :zad:

Bienvenue au passage :keur:
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Pour commencer, un tout grand merci pour tous ces avis. Ensuite : pourquoi pas de consensus?????? :naon: :naon: :naon: :tt: :tt: :tt:

En tout cas, merci pour l'accueil (vous êtes tous so sexy :leche: :leche: :leche: je vous léchouille tous). :cutie: :cute:

J'espère que la nuit me portera conseil question avatar. :mdr:
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ce personnage
cette plume
que dire :aw:
bienvenue :keur:
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Noah S. Warsmond
Noah S. Warsmond
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t'as pris max. I love you j'approuve. I love you
et puis, mis dios, ce début de fiche! :nya: j'adoore ta plume. :keur:
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nova, ces compliements... je meurs. :rip:
Merci pour tes jolis mots et la bienvenue. :cute: :cutie:

noah, bon là c'est moi qui vais avoir un égo surdimensionné. :urg: :urg:
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