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Leonard Winston
Leonard Winston
+ messages : 28
+ face and credits : cole sprouse, ilyria (av), astra (sign)
janus' children
Il était né dans la ville qui ne dormait jamais, la ville de tous les possibles, et il pouvait voir tous les possibles, le jeune homme, il pouvait ouvrir les portes qui étaient scellées et sceller les portes qui étaient ouvertes, il aurait aimé être plus qu’un dieu, mais la moitié de son sang était humain et le rappelait à la terre, lui rappelait que son héritage était la source même de sa misère.

Il est tard, mais il est loin de son manoir, le nanti. Il court dans les rues, se faufile un chemin au travers des piétons qui marchent sous les lumières avant de se perdre dans les ruelles. Pour oublier la lourdeur sur ses épaules de titan, Leo vivait dans le crime. Il volait des riches et des moins riches à la recherche de sensations fortes en espérant ne pas se faire freiner par ces hésitations constantes qui mordillaient son âme. Toute sa vie se basait sur le fait de vivre à mille à l'heure pour ne pas avoir à s'arrêter et penser, les pensées détruisaient son sommeil, son coeur, sa vie, alors il les éliminait, il préférait être une machine.

Cependant, cette fois-ci, c’était lui qui s’était fait prendre à son propre jeu. Le petit butin qu’il avait réussi à amasser, on le lui avait dérobé, alors qu’il avait encore une fois hésité entre deux alternatives, amasser plus, prendre la fuite, le temps de quelques secondes et il avait perdu son trésor. Alors, il court après son ennemi, et il remarque avec bonheur qu’il n’a pas beaucoup perdu de la vitesse qu’il avait acquise dans le monde mythologique, lui qui avait été favori pour être centurion. Il aurait tout donné pour ce poste, il aurait tout abandonné, mais c’était Luca qui l’avait eu, Luca qui pouvait tout sacrifier pour la victoire, Luca qui avait cru que ce serait bon de renforcer ses pouvoirs quand il avait déjà du mal à se contrôler, et quand il pense au nom Luca, il ressent des envies de destruction le saisir de nouveau, lui qui avait lancé une déclaration de guerre sans jamais le vouloir véritablement.

Mais Leo, il a une capacité, il sait comment contrôler son ennemi. Il connaît les rues de la cité par cœur ; il est capable d’ouvrir ses propres portes de Janus, d’amener sa proie à la croisée des chemins, quelque part où elle ne serait pas capable de s’échapper. Il lit le monde comme on lit un livre, Leo, il sait quel endroit lui permettra de se dérober des policiers et du reste du monde pour commettre ses crimes sordides. Difficile de penser qu’il est l’enfant chéri des Winston quand on le voit ainsi ; dans la noirceur, dans ses vêtements déchirés, il ne ressemble à rien, encore moins avec son œil de verre à la pupille immobile, insensible aux changements de lumière

Le voleur ne sait plus où aller, il regarde autour de lui, passe ses mains sur le mur de briques, comme s’il cherchait une autre sortie, mais il ne trouverait absolument rien. Leo avait tissé sa toile, tout avait été fait pour mener à ce simple moment. Alors, il se jette sur l’ennemi, Leo. Il donne un coup de poing et un autre coup de poing. Il esquive les agressions, tout cela lui semble futile maintenant, il ne peut s’empêcher de sourire, auparavant, c’était bien plus difficile, il a affronté des gens plus forts au Camp Jupiter, et il s’ennuie du Camp Jupiter, Leo, comme on s’ennuie de la Lune, comme on se remémore le Soleil pour passer au travers de la Nuit. L’enfant de Janus a les jointures endolories, mais se concentre sur la douleur pour ne pas se perdre dans ses choix. La douleur, ce n’est rien comparativement à ce que l'autre brigand ressentira quand il se réveillera. Leo s'essuie la lèvre du revers de la main, le goût ferreux de son propre sang dans la bouche. Son ennemi est allongé à terre, inconscient. Leo crache par terre avant de se pencher pour prendre un petit sac dans la veste de cuir de son camarade, contenant des perles et des diamants, ainsi que des petits sacs avec une poudre blanche pour planer un peu, pour les gens comme lui qui étaient condamnés à rester au sol avec une vision trop grande pour simplement espérer se perdre un peu.

Leo sent une grenouille non loin de lui. Il la sent plus qu'il ne la voit, il la sent qui le regarde, qui attend de voir ses réactions, qui le juge probablement autant que leur père qui se marre à garder son temple ouvert en temps de guerre, comme pour inviter au chaos, lui qui était responsable de tous les malheurs de son cadet. Il devait être bien déçu de sa famille, le dieu du commencement, du passage et des portes ; l'aînée de la fratrie vivait de ses contrats et la benjamine est morte sous les coups de son propre frère. À vrai dire, le concept de famille ne voulait plus rien dire pour le Winston, enfant adopté au travers des processus juridiques et dont la propre famille mythologique était éclatée, même si c'était en partie de sa faute.

« Je n’ai pas tes informations. » se contente-t-il de dire à la grenouille. Quiconque passerait dans ses rues le prendrait pour un fou, mais personne ne passerait dans ses rues, Leo le savait parfaitement, il pouvait voir au travers des possibles, mais il ne pouvait pas les incarner. Ce théâtre, ce jeu constant où il prétendait être un autre, c’était trop pour lui. Il avait délaissé la cueillette d’informations pour aller cambrioler, fumer, et il savait que ça décevrait Meera, mais il n’était pas comme elle. Il n'était pas fait pour la ville, il se perdait dans les paillettes des vêtements de ses parents, et dans les lumières des magasins. Le ton du jeune homme est dur, lui qui se fait si doux avec ses patients, si poli avec ses clients, si vulgaire avec ses amis de Brooklyn : « Je suis fatigué de faire semblant. » Il n'aime pas faire semblant. Il est un guerrier. Il est un combattant. Il n'est pas un criminel, il n'est pas ce qu'il prétend être, et il n'aime pas être trop de choses à la fois, car il ne sait alors plus qui il est véritablement.

Il regarde le corps à terre, et la première hésitation revient le tarauder, il se demande s’il l’achève, ou s’il le garde en vie, et pour se rassurer, il se demande ce que son père ferait, car la seule chose constante avec Leonard Winston était qu’il ne ferait jamais ce que son père ne voudrait qu’il fasse.

Que Janus et ses possibles aillent se faire foutre, il allait reconquérir le monde à coups de probabilités et de certitudes.  
"I thought I was the victim, I played it well, sifted through the wreckage, couldn't find myself. I tried to be salvation, tried to make a change, oh I've gone too far, looked the other way. (@digitaldaggers // beerus)
my body is a cage
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Meera Rainleigh
Meera Rainleigh
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my body is a cage

Il n’est jamais facile à retrouver. La première fois, retrouver son nom n’avait pas été difficile - il est de ceux qu’on qualifie de royauté, de nos jours, de ceux qui règnent sur villes et pays sans couronnes tangibles. De ceux qu’on adore détester et dont on lit les noms sur Tumblr, Facebook et autres Buzzfeed qui les flattent plus ou moins. Retrouver son nom n’a jamais été compliqué - apprendre d’où il vient non plus. En revanche, le retrouver est une autre histoire. Il passe son temps à fuir. Et elle passe son temps à essayer de le retrouver. Elle baisse les yeux sur son téléphone, qui affiche l’heure en lettres scintillantes. Elle aurait dû être à l’extérieur de l’appartement de Petrov, à cette heure-ci. Mais un bip familier a retenti, l’écran de son téléphone s’est éclairé, et le GPS qu’elle n’a pas hésité à placer sur Leonard s’est activé. Il fonctionne mal, dans les camps et sur les demi-dieux, mais dans New York, les bons jours, il trouve la force de lui donner un indice, et parfois, parfois, c’est suffisant. Cette fois, c’est juste une rue. Un quartier, plutôt, connaissant Leonard - il ne reste jamais très longtemps au même endroit, surtout à cette heure-ci. Personne ne fait rien de très recommandable, à une heure pareille. Les fêtards sont enfermés dans les boîtes de nuit ou déjà entre les draps, seuls ou accompagnés. Ne restent que les ivrognes, les drogués, les criminels, et les idiots. Ce soir, Meera se demande à laquelle de ces deux dernières catégories appartient Leonard.

Elle est accoudée à la balustrade d’une chambre d’hôtel réservée à la va-vite, avec vue sur la rue indiquée par le GPS, et quelques rues autour peuvent s’apercevoir brièvement, si l’on regarde bien (elle regarde bien). Ce soir, elle n’attire pas l’attention, et a abandonné robes trop révélatrices et chemisiers clairs pour se contenter d’une tenue sombre, pratique. On ne sait jamais. Ses cheveux lui caressent les épaules, et un élastique lui enserre le poignet, dans le cas où elle aurait besoin de se dégager le visage au plus vite. C’est peut-être ce qui attise son intérêt chez Leonard, finalement : elle ignore à quoi s’attendre. Là encore, elle sait rarement à quoi s’attendre. Elle fait seulement en sorte d’être préparée à toutes les éventualités. Prête à incarner toutes les possibilités. Ce pourquoi elle est née, comme on le lui a rappelé, encore et encore. Une brise fraîche ne cesse de s’engouffrer par la porte-fenêtre grande ouverte, agite les rideaux dans un bruissement auquel elle ne prête plus attention, caresse la peau nue de son cou et de son visage, renvoie quelques mèches de cheveux en arrière. Elle ignore tout cela, concentrée. Son téléphone n’affiche plus rien, le point sur la carte est immobile, dernière localisation connue. Plus d’une vingtaine de minutes plus tôt. Elle reste attentive.
Plus bas, un sans-abri s’agite, marche le long d’un trottoir, fait demi-tour, fait le même trajet en sens inverse, et recommence. Encore, encore. Jusqu’à ce qu’on s’approche de lui. Quelques mots murmurés, juste le timbre d’une voix éraillée qui porte jusqu’à elle, et le sans-abri s’immobilise, se tourne vers elle - le balcon, la fenêtre, l’hôtel, pour hocher la tête. Elle se glisse à l’intérieur de la chambre, le temps de s’emparer d’un sac, et passe la porte de l’hôtel une poignée de secondes plus tard. Le sans-abri a disparu. Elle laisse tomber l’enveloppe là où il marchait, l’entend s’en emparer dès qu’elle est suffisamment loin pour ne plus l’atteindre, mais ne se retourne pas. Le chemin le plus court jusqu’à la ruelle qu’on lui a indiquée n’est pas le plus agréable : son pouvoir s’active, et soudainement, plus rien ne l’arrête, pas même les murs de briques qui se dressent sur son chemin. Elle traverse une cuisine vide, un entrepôt. Termine dans l’ombre, où elle lâche son sac. Une fraction de seconde, et à la place de Meera, la grenouille, d’un jaune vif et maladif. Elle s’immobilise sur le couvercle d’une poubelle, à peine masquée par un carton qui affiche le logo d’Amazon. Leonard est là. Accompagné. Il frappe, sourire aux lèvres. Meera observe, n’intervient pas. Les problèmes de Leonard n’ont jamais été les siens. Elle observe, et l’autre finit par sombrer dans l’inconscience, là où Leonard donne l’impression qu’il aurait pu continuer des heures. Elle serait fière de lui, si elle ne le trouvait pas aussi stupide.

Je n’ai pas tes informations.” Si la grenouille pouvait afficher une quelconque expression, elle aurait haussé un sourcil. Les paroles qu’il prononce ensuite sont aussi acérées qu’une lame. Elle en apprécie la dureté, avant de bondir au sol. Un peu plus éclairée, elle semble presque briller, dans l’obscurité. A quelques pas, le corps de l’autre reste là, et il respire encore. Meera ne se pose pas de questions. Trois bonds minuscules, et elle atterrit sur sa poitrine. Un autre, et elle est au creux du cou de l’inconnu. Dans quelques minutes, il sera mort. Elle s’en éloigne, et la grenouille disparaît. Meera ne regarde pas le corps, ne regarde pas Leonard. Encore un pas, et elle s’empare de son sac, l’ouvre tranquillement, et s’empare de la pile de vêtements qu’elle y a glissé. Chaque transformation la laisse entièrement nue - prévoir de quoi se changer n’est qu’une habitude à prendre, une donnée à ajouter dans l’équation. Elle enfile le t-shirt, le jean, passe une main dans ses cheveux, et se tourne finalement vers Leonard, le regard inquisiteur. Je suis fatigué de faire semblant. Elle se souvient s’être dit la même chose. La détresse empreinte de panique qui la saisissait à la gorge lorsqu’elle était incapable de se rappeler si elle aimait les roses ou si ce n’était qu’un de ses nombreux alias. La peur de perdre sa véritable identité - jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’elle n’en avait pas, et que ça ne serait jamais pour elle. D’un pas tranquille, elle s’avance jusqu’à Leonard, étudie sa tenue, fronce les sourcils en croisant son regard. Son frère. C’est une chose étrange à dire, pour quelqu’un qui n’a pas d’identité. C’est faux, aussi, de dire qu’elle n’en a pas : elle est quelque chose. Fille de Janus, selon le Camp Jupiter. Tueuse en série, selon les journaux qui s’interrogent. Efficace, selon ses employeurs. Soeur de Leonard, selon la génétique. “C’est une habitude à prendre,” répond-elle finalement après un silence. “Tu t’y feras.Comme je m’y suis faite. Ca deviendra une seconde nature. Il suffit juste d’apprendre à lâcher ce que le reste du monde considère comme une identité. Chaque contrat fait d’elle un monstre ou une employée modèle, selon le point de vue. S’en détacher permet la liberté. Il ne s’agit plus de faire semblant lorsque l’on n’est rien.
Meera tend une main en direction de Leonard, ne l’effleure que brièvement, avant de sourire. “Pour quelqu’un de fatigué, tu fais beaucoup de bruit.” ajoute-t-elle après un instant. “Même avec le GPS qui fonctionne difficilement, je n’ai pas eu de mal à te retrouver.” Et dans le ton de sa voix se trouve ce que ça implique. J’ai su te retrouver. N’importe qui le pourrait, en sachant quoi chercher. Il n’y a pas de reproches, juste les faits. Quelques mots échangés avec les sans abri et les junkies du coin, et ils savaient quoi chercher - qui chercher. N’importe qui aurait pu le faire. Elle laisse retomber sa main contre sa cuisse, et détourne le regard, scannant la ruelle. “J’avais besoin de ces informations.” Son ton est plat. C’est vrai, qu’elle en avait besoin. Mais ce n’était pas essentiel. Elle ne compte pas sur Leonard pour les informations les plus importantes - elle ne lui fait pas confiance, pas depuis la bataille. Mais elle tient à lui rappeler que s’ils travaillent ensemble, c’est pour que chacun remplisse sa part du contrat.

AVENGEDINCHAINS
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Leonard Winston
Leonard Winston
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janus' children
Les corps sans vie ne devraient plus rien lui faire. Leo a tué tellement de personnes qu’il ne devrait normalement plus rien ressentir devant un cadavre. Il avait arraché les clés en or des carcasses de ses propres camarades. Il avait tué sa petite sœur. Il l’avait vue mourir, dans les bras de sa petite-amie, il l’avait vue lâcher son dernier souffle avant de s’endormir pour rejoindre les royaumes de tous ces dieux auxquels il avait cessé de croire depuis nombre d’années. Pourtant, devant cet inconnu, qui lui avait volé ses possessions, ses biens, il hésitait, il hésitait encore une fois, à savoir s’il devait tuer ou se montrer magnanime. Il déteste les doutes, le jeune homme, il empoisonne son existence. Putain, il aurait tellement aimé être comme les autres, avoir un pouvoir qui lui servirait, une particularité qui ressemblerait plus à un pouvoir qu’à une malédiction. Malheureusement, il avait obtenu les restes ; la seule chose qui pouvait encore le réconforter, c’est qu’il ne soit pas un Grec, il aurait peut-être alors commencé à envisager plus sérieusement le suicide.

Il dit à sa grande sœur ne pas avoir les informations. Son ton est rêche, de celui qui n’attend ni réprimandes, ni approbations. Cela faisait longtemps que Leo avait cessé d’attendre l’acceptation des autres. La grenouille, cependant, lui jette un regard qui en dit long. Apparemment, elle n’avalait pas ses idioties ou ses mensonges. Si tout le monde se laissait avoir par le numéro du jeune homme revenu du « centre de correction » qui avait laissé son passé derrière lui, pour reprendre des études de médecine, elle était la seule à le connaître véritablement, à savoir les crimes qu’il avait commis, et pour lesquels, une peine à perpétuité dans le monde humain semblerait nettement insuffisante pour les absoudre.

Elle bondit et atterrit sur la poitrine de l’homme. Intérieurement, le jeune homme est choqué, mais il tente de se montrer indéchiffrable. Il sait parfaitement que le voleur mourrait dans moins de cinq minutes. Meera pourrait faire la même chose avec lui. Leo ne comprenait pas pourquoi elle ne l’avait pas encore fait, pourquoi elle n’avait pas encore tenté de l’assassiner. Le brun en rêvait pourtant, de la mort, il avait tenté de se tuer un nombre infini de fois, en conduisant rapidement dans les rues, en courant à la recherche de monstres, le seul espoir qui lui restait était de réussir à énerver suffisamment Nikita, afin que ce dernier ne déverse toute sa colère sur lui. Le jour où le fils de Thanatos craquerait, le fils de Janus pourrait enfin l’affirmer, son camarade était comme lui, pas si différent de son père ; alors, il l’attendrait, dans les profondeurs du Tartare.  

En attendant, il entend le bruit discret d’un sac ouvert suivi de celui d’une fermeture éclair qui remonte. Leo reste de dos pendant que la jeune femme se change. Quand elle se retourne vers lui, elle a un regard fouilleur, fouineur, comme si elle cherchait à lire au plus profond de lui. Qu’elle essaie toujours, elle ne trouverait rien. Ils avaient beau être dyslexiques, cela ne changeait rien, quand l’univers intérieur du jeune homme était analphabète.

Tout lui dirait que c’était improbable que la grande Meera Rainleigh ne soit touchée par ces paroles. Pourtant, elle semble pensive, comme si elle comprenait ce qu’il voulait dire. Elle avance vers lui. Habituellement, le jeune homme aurait eu un mouvement vers sa poche pour sortir son trousseau de clés (le seul cadeau que ne lui aurait jamais fait son père), mais il ne fait rien, si ce n’est que soutenir son regard. Elle lui dit que c’est une habitude à prendre et que cela n’importait pas, il s’habituerait. Leo a un sourire goguenard, un rictus qui ne lui ressemble pas, mais qui disparaît aussitôt quand sa sœur effleure sa main. Aussitôt, son expression change, il ressent quelque chose. C’est fou à dire, mais le simple toucher, avec le sourire de la demoiselle, suffisait à le remuer, lui qui était mort de l’intérieur depuis la fin de la guerre, en proie à de plus grands démons que les monstres qui le pourchassaient, dans les travers de la ville. Meera ironise en lui disait qu’il faisait beaucoup de bruit pour quelqu’un qui était fatigué. Leo se fiche totalement du sous-entendu que cachent les paroles. Mourir, c’était tout ce qu’il attendait. De plus, avec l’équipe de communication de sa famille qui passait son temps à lui inventer une vie, à mettre à jour son compte Facebook, son Twitter, à justifier pourquoi il était impossible de le contacter par Snapchat, il savait parfaitement qu’il n’avait rien à craindre. Les gens le cherchaient dans la mauvaise direction. Il fallait bien un peu aider ses ennemis.

Dire qu’on avait pensé qu’il soutenait Gaia.

Meera regarde la ruelle. Leo ne prend même pas la peine de lever le regard. Il avait cessé de regarder les alentours avec son humanité ; il se fiait à toutes ses capacités pour pressentir le monde autour de lui. « Tu n’avais pas vraiment besoin de ces informations. » lui lâche Leo. Il n’y a pas de colère, de ressentiment dans sa voix, il dit cela aussi froidement qu’il donne un diagnostic à un patient, même si on tente de lui rappeler de faire preuve d’un minimum de chaleur, pour ne pas que ce dernier ne se sente brusqué. Cependant, Leo avait compris que le monde n’en avait rien à foutre de lui. Sa première erreur, on la lui rappellerait pour le restant de sa vie, il la portait sur sa peau, sur son visage.

« Tu utilises toujours la même stratégie. » crache le jeune homme. « Tu deviens une autre personne pour parvenir à tes fins. Tu te contentes de recueillir des informations. Par contre, tes masques te rendent aveugle. Où tu vois une manière de venir à bout d’un problème, moi, j’en vois des dizaines, si ce n’est pas des centaines. » Il lève les yeux. Il ressemble à un fou. Il a les yeux qui brillent. Personne ne voit le monde comme il le voit. Sur les rues se tracent des lignes argentées, en chaque direction, des couleurs, des pourcentages. C’est fou, mais Leo, même dans un cul de sac, il voit des manières pour continuer à avancer. C’est la seule façon dont sa capacité à voir toutes les alternatives lui est réellement bénéfique. Autrement, cette particularité est tout simplement frustrante.

Leo se dirige vers la carcasse. Sans cérémonie, avec une force qui n’appartient qu’à un demi-dieu, il la prend sur son épaule avant de le jeter dans une poubelle alentours. La main sur le couvercle de la poubelle, paraissant avoir oublié le poison, le jeune homme se concentre afin de la sceller. Personne d’autre que lui ne serait capable de la rouvrir. C’était un autre de ses pouvoirs, une connerie qui lui servait généralement à barrer la porte de sa chambre, mais qui pouvait avoir ses utilités. Bien évidemment, l’odeur du corps serait perceptible dans quelques jours, si ce n’est quelques heures, mais il serait bien loin de la dépouille quand les policiers soupçonneraient quoi que ce soit.

Le jeune homme regarde sa sœur. « Je ne comprends même pas pourquoi tu continues de perdre ton temps avec moi. J’ai tué notre petite sœur. Je pourrais faire la même chose avec toi. »

Si seulement quelqu’un pouvait faire la même chose avec lui.
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