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Anonymous
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I bury myself every day.
Il y avait quelque chose de pathétique à chercher les fragments de soi-même à l’endroit où il avait manqué de perdre la vie. Quelque chose de tragique à revenir en arrière dans l’espoir fou de récupérer l’ichor s’étant échappé de son être ce jour-là. Pourtant, Isha cherchait des réponses sous un ciel bien différent de celui ayant accepté le tribut de son sang. Il cherchait du regard les dépositaires de sa colère, ces géants incapables de défendre les pièces qu’ils déposaient négligemment sur l’échiquier. Les yeux perdus dans les nuages, contemplant le royaume d’une mère n’ayant ce titre que par dépit, il se demandait si elle aussi son cœur de battre s’était arrêté lorsque le sang s’échappant de son flanc refusait d’interrompre son flot.  Les mains enfouies dans les poches de son manteau troué à l’encolure, il était perdu au milieu d’une foule qu’il ne comprenait pas. Le cœur malaisé d’affronter pareil défi alors qu’il peinait à simplement tenir sur ses jambes, le Cohen cachait l’océan débordant de ses yeux sous des verres fumés masquant ses cernes bleutés. Son père devait se demander où il était, cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vu. Il devait se demander ce qui avait pu advenir à son fils pour que sous la carne ne reste de son enfant que le froid d’une absence que personne ne pourra jamais nommer.
Isha était venu par dépit. Il était venu à contrecœur. Poussé par sa cohorte, il accepta de rentrer dans ses pénates, revoir ce géniteur dont la simple image arrivait presque à faire monter l’orage à ses paupières. Pourtant, maintenant qu’il était là. Maintenant qu’il était véritablement là, pas juste de l’autre côté d’un combiné la respiration laborieuse, le jeune homme peinait à ne pas n’être qu’un gamin perdu. Prisonnier d’un royaume que même la mort ne saurait envier, Isha avait gardé un peu de cette amante entre les côtes, sentant le vide qu’elle avait laissée derrière son battant comme la pointe de l’arme l’ayant transpercée. Portant à ses lèvres une cigarette du paquet froissé en sa poche arrière, il alluma cette dernière sans se soucier du feu brûlant dans ses veines. Sans se soucier de ses bronches consumées depuis longtemps par une fièvre que la fumée ne pourrait commencer à éteindre. Il n’existait d’élément capable d’endiguer ce vide croissant en ses bronches, se répandant en son sang. Il n’était de vue capable de raviver la flamme du mourant. Alors, enterrant l’innocence sacrifiée de l’homme qu’il aurait pu être, il s’accrochait à un quotidien dont la fadeur peinait à faire battre son cœur. Alors, la colonne brisée par cette terreur le clouant sur place, l’empêchant de se mouvoir, il observait les reliquats de sa personne abandonné aux quatre vents. Il observait cette vie qui vous prend tout et pourtant continue son cours insouciant. Il observait car il ne savait plus comment participer. Il observait car bouger signifiait exister et, à l’heure actuelle, il n’avait même plus la force d'être.
Le regard assombri sur un monde tournant trop vite pour ce vieux cœur usé, lorsqu’il vit l’augure il n’esquissa pas le moindre geste. Prisonnier des propres limites de sa chair, ignorant le téléphone vibrant en sa poche. Ignorant ce foyer et la chaleur l’attendant à portée des doigts, il affrontait l’envoyée de la mort plein de cet effroi doucereux menant la quiétude aux portes de son âme. Si elle venait en sa direction, peut-être s’étaient-ils trompés ? Peut-être pourrait-elle replacer en son buste la graine de ce mal censé l’emmener en ces horizons dévastés d’où l’on ne revient pas ? D’où il n’aurait jamais dû revenir. Sa clope fermement coincé entre ses lèvres, se consumant comme le cylindre au bout de ses lippes, la vision ne disparaissait pas. Plus qu’un produit de son imagination, la jeune femme avançait dans la foule  d’une démarche ne souffrant pas le poids reposant sur ses épaules. Incapable d’esquisser le moindre geste, simple brebis pris dans les phares d’un carambolage qu’il attendait, il la regardait avec la dévotion de l’homme déchu. Séide ayant perdu sa foi, gamin cherchant sa voix, quelque chose en lui ranima l’horreur née sous ses paupières lorsqu’il s’était éveillé après être tombé. Cette vision désaimée lui rappelait la douleur qu’il avait ressentie lorsqu’il avait été forcé de se relever. Et déjà le chaos régnait en son poitrail, la belle le percutant plus violemment avec ses mots qu’elle ne l’aurait fait avec ses poings.
(c) AMIANTE
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À la base, elle était revenue voir Will. Elle avait pris le peu qui lui restait de sa dignité, et elle était retournée à New York. Elle y allait souvent, ces temps-ci. À chaque fois, les rencontres qu'elle y avait faites n'avaient pas été des plus plaisantes. Elle espérait que Will pourrait changer la donne. Quoi qu'elle ne s'attendait pas non plus à un accueil les bras ouverts -elle était consciente de ce qu'elle avait fait vivre à Will. Elle l'avait complètement laissé tomber. Et elle savait ce que ça faisait, que de se faire laisser tomber. Mais elle ne pouvait pas l'expliquer. Elle s'était dit qu'au fond, ça ne lui ferait pas plus mal que ça. Elle n'imaginait pas l'idée qu'elle puisse manquer à quelqu'un. Que quelqu'un puisse penser à elle sans qu'elle n'ait besoin de lui rappeler sa présence.

Mais elle devait savoir. Robin avait besoin de savoir comment il allait. Peut-être qu'elle ne lui manquait pas, mais l'inverse n'était pas vrai. Discuter avec lui lui manquait. Rire avec lui lui manquait. Avoir quelqu'un qui la comprenait lui manquait. Will lui manquait. Alors, elle était de retour à New York. Pour avoir de ces nouvelles malgré tout. Elle chercha pendant un long moment un bus pour Long Island. Le destin semblait lui dire qu'elle n'était pas censée aller à la colonie aujourd'hui puisqu'elle n'en trouva pas un qui partait en direction du camp. Errant dans les rues, sans vraiment réfléchir à où elle allait, si ce n'est pour trouver un moyen de transport, elle réalisa qu'elle était en fait arrivée relativement proche de Manhattan. Et que si cet endroit lui semblait si familier, c'est parce qu'elle avait effectivement déjà été ici auparavant.

Elle était à l'un des endroits où la bataille contre Chronos avait fait rage. Elle reconnaissait ce bâtiment - il avait été brûlé par un Titan. Ce trottoir là-bas ? C'était l'endroit où elle vu une des pensionnaires de la Colonie mourir. Le pire, c'est qu'elle l'avait vu. Et qu'elle n'avait rien pu faire pour l'empêcher. Le don qu'elle héritait de son père était ironique : ce qu'elle voyait n'arrivait pas forcément. On pouvait l'éviter. Et pourtant, si l'événement en question arrivait vraiment, il n'y avait rien qu'on puisse faire pour empêcher la machine de tourner. Comme si la mort n'était pas forcée de venir, mais que si elle venait, elle se permettait tout. Robin s'arrêta quelques temps. Pour faire honneur à ceux qui n'étaient jamais retournés chez eux après la bataille. C'est à cet instant-là que Robin comprit pourquoi elle avait voulu partir - parce qu'elle n'avait pas envie d'être comme ceux qui sont morts ici. Elle n'avait pas envie de  mourir pour des dieux qui clairement l'avaient laissée tomber, et avaient laissé tomber tous les demi-dieux qui s'étaient battus.

Observant les alentours, Robin observa une silhouette, un visage qui semblait s'assimiler, dans sa tête, à la bataille qui avait eu lieu. Comme s'il faisait partie de décor de buildings brûlés et qu'il ne dérangeaient pas la scène. Les autres passants ne donnaient pas le même effet à la fille de Thanatos. D'autant plus que l'aura de mort du jeune homme - elle vit quand il se rapprocha que c'était un jeune homme - avait quelque chose d'étrange. Robin ne s'étonna qu'à moitié quand elle lui rendit son regard intrigué. Comme si lui avait la même impression. Elle enfila ses mains gantées dans les poches de son manteau. Elle portait un bonnet, car il faisait froid. Elle fronça les sourcils. « On se connaît ?» Robin fut tout d'abord sur la défensive. Mais c'est après qu'elle réalisa. Elle n'avait pas l'habitude qu'on la fixe comme le faisait le jeune homme. À part dans un certain cas particulier. Dans ses poches, elle serra les poings. Elle regarda son interlocuteur dans les yeux. Et ce fut le tilt. « Mais attends. Je te reconnais, toi. Et toi, t'es genre, vraiment mort. Pas que dans ma tête.» fit-elle, en questionnant le jeune homme du regard. Qu'est-ce qu'il foutait là s'il était mort ? Elle pouvait voir les fantômes, maintenant ? C'était pour ça, l'aura de mort étrange.
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I bury myself every day.
Observer la mort en face avait quelque chose de vivifiant. C’était comme d’écrire le livre de sa vie et d’ajouter ce point final, cette conclusion brûlante qui arrivait à donner le sens à tout le reste. A l’attente. A l’oubli. D’un coup, en cette seconde de flottement où la mort vous contemple en retour de ses orbites décharnées, l’univers semble faire sens pour la première fois. Véritablement sens. Au point que le sang en vos veines se mette à chanter, que votre cœur se mette à battre correctement. Etonnamment, mourir avait quelque chose de très humain, très vivant. A croire que la route n’avait d’intérêt qu’une fois qu’on en voyait la fin, contemplait le terminus et cet absolu incertain. Peut-être était-ce pour cela qu’Isha n’était plus qu’une ombre depuis que celle-ci l’avait abandonné. Cela expliquait ce vide hurlant entre ses côtés, cet espace abandonné placé là. Le néant en son poitrail si assourdissant qu’il ne pouvait en oublier la présence. L’homme n’avait jamais eu les mains d’un soigneur, jamais eu la douceur d’un bâtisseur. Il contemplait le vide et ne savait que faire de celui-ci. Il voyait ce trou et n’avait aucune idée de la manière dont il pourrait le rapiécer. Il lui aurait fallu un peu plus de courage, un peu de chaleur à laquelle se raccrocher alors qu’il suturait l’écorchure, recousait la déchirure. Isha n’avait rien d’un soigneur, il contemplait le vide et ne pouvait que penser aux sillons abreuvés par son ichor. Il contemplait le vide et se demandait sous le feu de quelle rage il pourra faire ployer le ciel de l’avoir ainsi fait. Il contemplait le néant et n’avait que la violence aux lèvres, aucune once de paix à laquelle se raccrocher. Il était bien le fils de sa mère. Défait par ses origines.
Marcher parmi les vivants, sentir ces âmes le frôler de trop près, le bousculant sans ménagement, sans même un second regard, le Cohen penait à garder pieds. Prisonnier d’une marée menant les vagues à son âme, il peinait à ne pas se laisser porter par l’anonymat de celle-ci. Dans cette foule, caché par ses lunettes de soleil trop grandes, pendu à sa cigarette comme d’autres se raccrochaient à la vie, Isha ne savait plus trop bien ce qu’il faisait là. Dans le fond, il n’avait jamais véritablement su ce qu’il était venu chercher. Son père l’attendait, sa vie l’attendait. Pourtant, l’homme était fermement coincé de l’autre côté de cette ligne imaginaire séparant les spectateurs de ceux menant l’action. Il était perdu dans sa contemplation, oubliant par moment ce que ça faisait d’exister. C’est alors qu’il la vit. Alors que son cœur sursauta sous la familiarité. Eperdu désireux de se bruler encore, il n’était rien de plus qu’un papillon contemplant la flamme. Porté par une foule sans nom, le flot d’un courant auquel il ne pouvait résister le ramenant toujours à cet instant durant lequel il s’était usé l’envers des phalanges à même son linceul, il s’approchait inlassablement de la jeune femme. Trop proche que pour éviter la confrontation, incapable de dévier sa trajectoire pour éviter l’impact, il retira ses lunettes pour offrir à la belle la contemplation de ses prunelles. Ces opales délavées auxquels on avait arraché la chaleur sempiternelle d’une vie censée résider là.
Ses lèvres s’étirèrent légèrement à l’exclamation de la messagère indolente d’un Thanatos ne complétant pas toujours ses promesses. Isha lui aurait bien demandé ce qu’elle voyait, exhorté à sa jeunesse de mettre un nom sur ce qui se cachait aux détours de ses traits usés et de ce vide transperçant tous ses pores. Presque à regret, le Cohen n’en eu pas besoin, un rire défait s’échappant de sa trachée irritée alors que les mots de la jeune femme l’étouffait par leur légèreté. « Tout à fait. Mort ici même d’ailleurs. » Malgré lui, le romain se retourna pour contempler la direction de ce carré de bitume poussiéreux sur lequel il s’était éteint. Malgré lui, les yeux perdus dans le vague, il regardait en cette direction une appétence mal digéré dans les prunelles. « D’ailleurs, je te dis pas merci pour la prédiction, qu’on se le dise, elle était pas vraiment exacte. » La toisant de ses vingt centimètres de plus, il ne doutait pas de la sècheresse de ses propos. Les reproches pendus à ses lèvres ne demandant qu’à couler librement de sa bouche pour venir éclabousser la jeune femme. Contenanat tant bien que mal ces propos qui arracheraient à n’importe qui un regard déconcerté, il porta sa clope à ses lippes en se demandant si c’était si mal de tant désirer une fin à une histoire pourtant déjà achevée.

(c) AMIANTE
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