natural disaster + les teubés nash/trav

NATURAL DISASTER

Le soleil vient à peine de se lever, dehors on se pèle un peu les miches mais j'suis tellement excité que je me sens chaud bouillant. Il y a deux jours en allant piquer une caisse de moules fraîches dans un resto sur le port de Long Island – c'était un défi avec Connor – j'ai longé une crique et trouvé deux super jet skis planqués à l'abri des regards et sans surveillance. Je sais pas trop à qui ils sont, ni ce qu'ils foutent là, mais ça m'a donné un bête d'idée : en matant la serviette sale qui nous sert de bucket list à Nasha et moi, je me suis rendu compte que faire du jet ça faisait partie de nos souhaits. Alors même si Connor aurait probablement autant kiffé que moi chourer ces bijoux pour s'éclater en haute mer, j'ai préféré y aller avec Nash.

« Magne toi Nash on y est presque ! » je dis en attrapant son poignet pour la traîner derrière moi sur la plage en direction de l'accès à la crique. Je lui ai toujours pas dit où on allait et ce qu'on va faire, parce que j'ai trop envie de voir sa gueule quand elle comprendra par elle même. La seule chose que je lui ai dit de faire, c'est d'enfiler un maillot de bain. Bon ça a dû la mettre un peu sur la voie, mais à mon avis elle doit pas imaginer un truc aussi énorme que ce que je lui réserve. Comme il est encore tôt, y'a pas un rat aux alentours, pas même un joggeur, juste Nasha, le sable, la mer et moi. Et le crabe que j'viens d'écraser en marchant d'ssus. « Tu vas voir, ça va être ton anniv' avant l'heure ma grande, y'a même moyen que tu me roules une pelle de joie ! » je lâche en accélérant le pas, pressé d'y être.

Finalement, j'aperçois enfin la planque et dès qu'on est assez proches, je colle mes mains sur les yeux de Nasha. « Ok prépare toi on y est... trois... deux... un... ET VOILA !! » Je retire mes paumes en la foutant bien devant les jets et putain, c'est du beau matos ça, je sais pas à qui on va les voler mais à sa place j'aurai les boules sévère. En plus y'a tout l'équipement à côté : gilets de sauvetage, une glacière avec des bières dedans – j'ai vérifié la dernière fois – et même des lunettes de protection pour pas avoir de flotte dans les yeux pendant qu'on glisse sur l'eau avec les jets. Le seul truc qu'il y a pas, c'est les clés. Forcément, fallait pas s'attendre à ce que les proprios soient trop cons non plus, mais en même temps si vraiment tout était là, ça serait pas aussi drôle. Et puis avec mes doigts de fée, aucun verrou ne me résiste.

Aussi furtivement que Chipper qui vient péta son sac à Dora – même si je risque pas de me faire choper, c'est l'habitude, je suis toujours obligé d'y aller en mode voleur quand je m'apprête à... bah voler un truc – je m'approche des jets en retirant mon t-shirt pour ne garder que mon short de bain. Puis, tout en grimpant sur le premier jet, je me tourne vers Nasha et lui dis : « Rassemble l'équipement, pendant ce temps moi je vais les démarrer ! » Les sourcils froncés, je regarde un peu comment est foutu le mécanisme du jet avant sortir un petit tournevis de ma poche pour ouvrir la carcasse protégeant le moteur. A partir du moment où j'ai accès aux files, c'est un jeu d'enfant : je repère en deux secondes celui qui sert au démarrage, l'arrache puis le frotte à celui qui transfère le jus. En moins de deux la machine se met à ronronner comme j'aime et je procède à la même opération sur le deuxième jet. Quand c'est fait, je retourne sur la sable devant Nasha un grand sourire aux lèvres : « Et voilà les carrosses sont prêts, on a plus qu'à embarquer ! T'es prête pour la virée de ta life ? »

☆☆☆ Beerus

travis & nasha

natural disaster

Ses membres sont encore engourdis par le sommeil, alors qu’elle jette un regard curieux autour d’elle. Il est encore tôt - sur ses bras, les étoiles se sont lentement éteintes, et le ciel commence tout juste à prendre une couleur ordinaire, après de longues minutes à être passé d’une couleur à une autre, sous les yeux fascinés de la fille de Nyx. Si ce n’était pas Travis qui l’avait entraînée dans une énième aventure, Nasha se serait arrêtée pour regarder. Mais c’est Travis, et le prénom seul suffit à justifier le fait que Nasha est prête à faire une croix sur son sommeil et le soleil qui se lève : quelles que soient les aventures et autres péripéties parfois douteuses dans lesquelles il l’entraîne, elle s’amuse toujours. Ca fait déjà longtemps qu'elle a appris à suivre Travis, et tout aussi longtemps qu'elle lui fait confiance. C’est ce qu’il fait qu’elle lui a pardonné si rapidement de l’avoir réveillée si tôt, après une nuit à travailler chez Johanna avant de rentrer au bungalow Hermès en levant les bras pour éclairer son chemin et ne marcher sur personne. (C’est déjà arrivé qu’elle marche sur Connor endormi au beau milieu du bungalow. Depuis, elle fait attention, puisqu’elle est bien placée pour savoir que la fine équipe composée des enfants d’Hermès n’apprend absolument jamais de ses erreurs.) « Magne toi Nash on y est presque ! » Elle esquisse un sourire au surnom - pas que ce soit la première fois qu’on l’appelle comme ça, et le laisse s’emparer de son poignet.
Elle ne sait pas où ils vont, mais elle n’est pas inquiète. Sous son t-shirt, elle a enfilé un maillot de bain (parce que Travis l’a recommandé) (et que Travis recommandant quelque chose étant assez exceptionnel, elle écoute généralement ses conseils), et avec le soleil qui se lève, le vent paraît moins froid. La plage est vide, et même si la vue n’a rien de celle que l’on croise sur les cartes postales, ça tire un frisson à Nasha. Les endroits supposés être emplis de monde - les plages, les supermarchés, les rues - lui font toujours cet effet-là, une fois vides - un genre de vertige, ou l’impression d’être seule au monde, quelque chose comme ça. Un sourire s’étire doucement sur ses lèvres. On dirait que le temps s’est arrêté. « Je te préviens, après ton aventure surprise, je te peins dessus. » annonce-t-elle, parce qu’il ne peut pas l’emmener dans des endroits pareils et refuser.

Elle murmure des excuses au crabe que Travis vient d’écraser quand ils s’éloignent, à moitié sincère, et lui jette un coup d’oeil intrigué. « Te rouler une pelle ? » Elle émet un petit rire. «Avec un vocabulaire aussi romantique, je suis déjà sous le charme. » Elle ponctue sa phrase d’un sourire amusé, mais pour être honnête, elle meurt de curiosité. C’est assez rare que Travis fasse tout un spectacle de leurs nouvelles expériences et autres activités plus moins dangereuses. Elle ouvre la bouche pour poser des questions - avoir un indice, quelque chose ? - mais les mains qui se plaquent contre ses yeux lui coupent la parole. D’une voix pseudo dramatique, à voix basse, elle murmure. « Travis, je crois que je suis devenue aveugle. » Mais elle n’a pas le temps de pousser son instant théâtral jusqu’au bout, puisqu’ils sont arrêtés, et que Travis lui ordonne de se préparer. Ce qu’elle fait, en se préparant au pire, parce que ça reste Travis. Il enlève ses mains, Nasha voit à nouveau, et elle cligne des yeux une ou deux fois parce qu’ils ont le soleil droit dans les yeux, et finalement, finalement, son attention est sur les jets. Des jet ski. Elle reste immobile juste une fraction de seconde, avant de se tourner vers Travis. « Comment t’as réussi à trouver ça ? » Sa voix est un peu trop aigue, et son regard alterne entre Travis et les jet. Les jet ski, ils l’ont ajouté à la liste des lustres auparavant, sans trop y penser. Du moins, sans que Nasha ne dise que c’était l’une des choses qu’elle avait le plus hâte de rayer de la liste. « T’es un génie, je te le dis pas assez. » Elle lâche finalement après une minute, avec un éclat de rire. Mais elle ne ment pas : juste l’idée de grimper sur les machines, la vitesse et le vent et l’eau, son rythme cardiaque s’accélère.
Maintenant, Travis s’approche des jet pour travailler sa magie - celle qui fait qu’absolument aucun verrou ne lui fait barrage bien longtemps, et Nasha l’observe une seconde, parce qu’il a enlevé son t-shirt et qu’elle a vraiment envie de peindre. Plus tard - elle ne laissera pas le choix à Travis, il l’a cherché. Mais pour l’instant, ils ont autre chose à faire. Nasha jette un oeil autour des jet, récupère tout ce qui lui semble utile, pendant que Travis travaille de son côté. Quand les moteurs commencent à gronder, elle lève le pouce en direction de Travis avec un sourire immense - elle a du mal à le retenir, parce que c’est juste magique. « T’es prête pour la virée de ta life ? » Elle n’a pas besoin de réfléchir bien longtemps : après un coup d’oeil aux jet, puis à Travis, elle hoche la tête. « T’es prêt pour la râclée de ta life ? Parce que si tu t’imagines que le repas de ce soir ne va pas se jouer dans une course, tu te trompes lourdement. » Une pause, durant laquelle elle enlève rapidement son propre t-shirt, et lui adresse un sourire. « Tu me payes un Burger King, au fait. » Puis, d’un bref coup d’oeil, elle s’assure que rien ne manque, vérifie la présence des bières (et du reste), et lance un gilet de sauvetage dans sa direction. Elle-même en enfile un, rapidement, et sans attendre, grimpe sur le jet ski. « J’imagine que c’est le moment de te dire que je n’ai jamais touché à un jet ski de ma vie. » finit-elle par dire d’un ton songeur. Elle n’a pas vraiment peur - au contraire, ça la fait vibrer, l’adrénaline, le vent, la machine qui vibre. Elle espère juste que Travis saura lui expliquer les bases avant qu’elle n’aille s’écraser contre des rochers, ou au fin fond de l’océan.

AVENGEDINCHAINS