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Zadig P. Lyndon
Zadig P. Lyndon
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lyon & zadig

a dangerous method…

La nuit n'avait vraiment pas été terrible. Comme depuis longtemps. Il ne pouvait plus vraiment se targuer de faire des cauchemars apocalyptiques ou encore prophétiques tellement horribles qu'ils vous réveillent dans un sursaut, alors que vous baignez dans vos draps, imbibé de votre sueur. Non vraiment, il ne pouvait plus dire cela, vu que ses nuits se résumaient maintenant à espérer que le jour revienne. C'est dingue à quel point on peut se faire une montagne d'un pas grand-chose. Le soleil couchant des terreurs commencent à apparaître, des phobies, comme un enfant de deux ans qui ne peut, ne veut pas dormir sans sa petite loupiotte, au cas où un monstre l'attaquait. Seulement les monstres qui pouvaient le hanter, ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, il sait qu'ils existent. Il sait…

Les fantômes du passé, ne pouvaient le lâcher. C'est comme s'ils avaient élu domicile dans sa tête ou alors dans le bungalow numéro quatorze. Pourtant, il avait déjà dû se battre contre des souvenirs traumatisant. Il savait comment faire. À croire que finalement la première fois n'avait pas été assez compliquée. Il fallait en remettre une couche. Assis dans le coin de son lit, il observait la nuit étoilée, le regard en direction de l'est, tout en espérant voir l'aurore arrivé. Il essayait de ne pas y penser. Et pour cela, il priait. Il priait tant bien que mal ceux qui voulaient bien l'entendre. Le regard perdu, dans le vide. Cette étincelle en moins. Ce n'est pas qu'il n'y croyait plus… Seulement, il savait très bien que prier ne suffisait pas pour se protéger, pour se sentir protéger, pour passer à autre chose, pour oublier. Oui, tout simplement oublier. Finalement, peut-être bien qu'il avait perdu la foi. En tout. En lui.

Les étoiles commençaient à disparaître du ciel. Il se levait tranquillement. Pour une fois, il ne voulait pas rester amorphe chez lui. Il avait besoin de respirer. Il avait besoin d'autre chose, que de revoir, revivre encore et toujours le même rituel d'un matin à la colonie. Comme si tout était normal. Comme si tout se passait bien, dans le meilleur des mondes. Il s'habillait rapidement. Dans le noir, il ne voyait pas grand-chose, mais il savait où il avait déposé ses fringues de la veille. Un simple t-shirt blanc et un pantalon moutarde foncé. Il se fichait de savoir si cela lui allait bien. De toute façon, personne ne le verrait. Sortant de son bungalow en silence, les premiers rayons du soleil pointaient le bout de leur nez. Toujours sur le perron de ce qu'il considérait, avant comme sa maison, il déployait ses ailes et s'envolait. Très vite, il prenait de la vitesse. Le vent dans ses cheveux, effleurant sa nuque, il s'éloignait de la colonie. Il voulait voir le soleil et ne plus voir la colonie. Il savait qu'elle était toujours derrière lui, mais il ne voulait plus l'avoir dans son champ de vision. S'approchant de l'eau du lac et déposant ses doigts délicatement sur la surface du bassin, il ressentait facilement la caresse soyeuse et délicate de l'eau. Le vent toujours sur son visage, il se sentait enfin libre. Il se sentait enfin vivant. Comme s'il avait besoin de cela pour respirer, pour retirer la pierre, lourde et pesante qui avait élue domicile sur son thorax depuis quelques mois. Comme s'il avait besoin de cela pour ne pas vouloir rencontrer enfin Thanatos et son royaume.

Il avait perdu facilement la notion du temps. Comme s'il se réveillait d'un coma, d'une léthargie. Le soleil était maintenant bien à l'ouest. Il ne se souvenait presque plus de ce qu'il avait fait, mais il se sentait usé. Fatigué. Ses ailes battaient de façon automatique, comme s'il avait pu brancher le pilote automatique. Depuis combien de temps ? Il était peut-être temps de retourner à la colonie. Il avait des choses à faire. Il devait récupérer des flèches à l'armurerie. Il devait essayer de trouver un moment dans la semaine, pour retourner s'entrainer. Il n'avait pas réussi à retrouver la force encore. Mais peut-être qu'après cette escapade ?
 
Le retour à la colonie se faisait bien plus vite que ce qu'il ne pensait. C'était souvent comme ça. Toujours l'impression que l'aller, était toujours plus long que le retour. Sans doute les prémices de cette destination que l'on quitte un peu trop tôt ? Il atterrissait non loin de l'armurerie. Il ne voulait pas dire bonjour. À personne. Ni même parler. Pourtant, il entendait qu'on l'appelait. Mais il ne se retournait pas. « Des flèches et direction le bungalow » se répétait-il inlassablement dans sa tête. Il n'avait pas d'autre but.

Passant la porte en ferraille, il pénétrait dans la pièce. Mais alors qu'il espérait se retrouver seul, il voyait quelqu'un de dos. Ses cheveux reconnaissables parmi tant d'autre, il n'y avait aucun doute, cela ne pouvait être que Lyon. Son ancien meilleur ami, avec qui il avait pu faire les quatre cents coups durant tant d'année. Avant les guerres. Avant tout ça. Avant. Il avait pénétré dans la pièce en silence tel un félin et il comptait profiter que son ancien ami ait toujours le dos tourner pour la quitter. Ni vu, ni connu. Au diable les flèches, il reviendrait les chercher plus tard. Mais alors qu'il se retournait pour quitter l'armurerie. La porte lourde, du dépôt des armes, se claquait fortement et lourdement. À croire qu'un esprit du vent, avait voulu jouer les entremetteurs. La main de Poe se posait sur la poignée. Elle était verrouillée. Laissant tomber sa tête, son regard vers ses pieds, il déclarait plus pour lui-même « À la bonheur ! »


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R. Lyon Baghar
R. Lyon Baghar
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Ce sont pas les monstres qui hantent les cauchemars de Lyon, ni les cadavres, ni les cris, ni le sang. Il a d’autres démons, plus personnels, plus douloureux aussi. Son reflet dans le miroir est l’un d’entre eux. Endurer son identité. Il peut s’en vouloir qu’à lui-même, parce qu’il sait qu’il n’a pas le droit d’en vouloir à qui que ce soit d’autre. Il pourrait blâmer son père pour le cadeau empoisonné qu’il lui a fait. Mais au fond, il se rend compte que s’il en est là aujourd’hui, c’est bien grâce à lui. Il doit sa réussite qu’à son charme. Ça le tue de l’admettre, mais c’est vrai. Le seul problème dans son histoire c’est pas ce don, c’est ce qu’il décide d’en tirer. Et tout ce qu’il en tire c’est cette amertume pesante, ce poids sur les épaules en permanence pour lui rappeler qu’il devrait pas être là, qu’il est qu’un sale imposteur bien caché derrière son joli faciès. Chacun ses démons. Lyon, c’est lui-même.

Il finit par se réveiller, bien trop tard pour qu’il puisse envisager l’idée d’aller prendre un petit déjeuner. Il vit en complet décalage comme s’il était encore réglé au fuseau horaire de Johannesburg. Ça lui permet d’éviter de croiser trop de monde, mais il parvient pas à déterminer si ça lui plaît ou non. Il a toujours adoré être le centre de l’attention, la cible de tous les regards. C’est comme ça qu’il se sent bien, et pourtant dernièrement le regard des autres le démange plus qu’autre chose. Il le dit pas, il dit rien. Il fait comme si de rien n’était. Il a aucun mal à revêtir un sourire charmeur et à feindre son énergie habituelle. Il joue le jeu en se disant qu’au bout d’un moment il finira par croire lui-même à ses mensonges.

Il prend une douche froide, médite en évitant soigneusement le miroir. Son téléphone diffuse le dernier morceau des Daft Punk et il se surprend à danser dessus, un peu maladroitement, mais c’est tellement soudain qu’il retrouve un semblant de sourire. Il finit par enfiler un jean et vieux sweat à capuche complètement informe. L’avantage quand on est beau c’est qu’on le reste même en portant un sac poubelle. Il sort de son bungalow après avoir salué ses quelques frères et sœurs encore à l’intérieur et se dirige vers le réfectoire en priant pour qu’il reste quelque chose à grignoter. Le réfectoire est désert, mais il a la chance de croiser une jolie Hermès à qui il parvient à soutirer un paquet de gâteaux. C’est pas le repas le plus sain mais Lyon est loin de s’en soucier. Il se dirige ensuite vers l’armurerie dans l’optique de changer son lot de dagues, à présent un peu trop abîmées pour lui servir convenablement.

L’armurerie est déserte ce qui ne le dérange absolument pas. Il pose son paquet de gâteaux fraîchement acquis et commence à regarder dans les stocks à la recherche d’un lot de dagues semblable à celui qu’il possédait. Il est encore en train de chercher quand il entend quelqu’un rentrer, mais ne juge pas nécessaire de se retourner pour lui adresser la parole. Il marmonne un « B’jour » tout en tendant la main vers ce qui lui semble être LA dague parfaite. Alors qu’il parvient à la saisir et se retourne enfin pour pouvoir sortir, la voix qu’il entend le bloque sur place. Il a pas besoin de lever les yeux vers la personne pour deviner de qui il s’agit. Bien sûr. Parmi tous les résidents de la Colonie il avait fallu que ce soit ce gros relou de Zadig qui vienne à l’armurerie en même temps que lui. Il comprenait maintenant pourquoi il n’avait eu aucune réponse à son bonjour. À sa place, il aurait eu le même comportement. Alors il se contente de lever les yeux au ciel et fait quelques pas pour se déplacer vers la porte, ne se gênant pas pour bousculer le fils d’Iris au passage. « T’es pas capable d’ouvrir une porte ou quoi ? » Il pose sa main sur la poignée et la tourne, sans succès. Il réessaie une, deux, trois fois mais rien ne bouge. Il recule d’un pas, exaspéré, et fusille du regard Zadig, comme si c’était de sa faute. « Qu’est-ce que t’as foutu pour que la porte se verrouille ? Tu l’as fait exprès ou quoi ? » S’exclame-t-il, plein d’agressivité.
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Zadig P. Lyndon
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lyon & zadig

a dangerous method…

C'était bien sa veine. Pourtant, sa journée avait si bien débuté, si bien commencée. Sentir le vent sur son visage et l'ensemble de son corps, entrer en contact avec l'eau et l'ensemble des éléments. Ça faisait, peut-être un peu hippie, mais il avait un peu ce côté-là. Très nature. Pourtant, il n'était pas un fils de Déméter – en même temps, impossible, il n'avait pas la main verte – mais sans doute que l'ascendance divine et les arc-en-ciel avec l'ensemble des effets météorologiques qu'il faut combiner pour arriver à ces magnifiques résultats y sont pour quelque chose. Bref… Toute cette magnifique journée, pour finalement quoi ? Avoir la magnifique idée d'aller à l'armurerie et se retrouver complètement bloquer avec celui qui par le passé avait été son meilleur pote. Il le considérait même peut-être presque un peu plus que certains de ses frères et sœurs. Mais bon… Toutes les bonnes choses, ont une fin comme on dit.

Il n'avait pas été discret. Sa voix avait toujours tendance à porter. Et là, lorsqu'il avait vu que la porte c'était verrouiller avec cette impossibilité de sortie – du moins en apparence, il l'espérait – l'avait tellement mis devant le fait accompli qu'il n'avait pas été capable de réprimer cette phrase. Il avait limite envie de demander aux Moires ce qu'elles lui voulaient et pourquoi est-ce qu'elles s'acharnaient comme ça sur lui ? Est-ce qu'il n'avait pas assez souffert comme ça ? Que ce soit avec sa vie avec Owen ou même après avec les guerres ? Alors, oui il savait très bien que tout le monde avait vécu des choses terribles. Que chacun avait fait des choses qu'il pouvait regretter, qu'il l'empêchait de reprendre une vie normale, comme si rien ne s'était passé durant ces terribles batailles. Mais Poe n'arrivait plus. Il n'arrivait plus à se mettre à la place des autres, il n'arrivait plus à jouer les fins psychologues qui aident les autres à résoudre leur problème, il n'arrivait plus à rigoler de tout et de rien, comme si « l'on pouvait mourir demain ». Ce n'était plus une hypothèse. C'était une réalité. Il avait survécu, certes. Mais… Il n'arrivait pas à l'exprimer. Il n'arrivait pas à dire tout ce qu'il avait en tête, tout ce qu'il avait sur le cœur. C'était comme cadenassé. Impénétrable. Certaines blessures d'avant la colonie ne s'étaient pas effacées. Mais il avait réussi à passer outre. Aujourd'hui, il a besoin de temps, d'espace et surtout qu'on lui foute la paix.

Seulement, il savait très bien comment cela allait finir. Et c'était pour ça qu'il avait poussé cette phrase de mécontentement. Ces derniers temps avec son ancien meilleur ami, ils ne pouvaient tout simplement pas se retrouver dans la même pièce sans se bouffer le bec. C'était viscéral, physique. Zadig ne cherchait pas. Lyon aimait bien s'exciter tout seul. Qu'il le fasse. Le fils d'Iris n'avait ni de temps, ni d'énergie pour ce genre de connerie.
 
Il était arrivé devant la porte et venait de repousser sans vergogne Lyndon. Levant les yeux au ciel, ce dernier s'installait, le dos contre le mur, pour observer le fils d'Eros, tenter d'ouvrir cette fichue frontière, qui les empêchait de rejoindre l'extérieur. Il avait envie de lui dire que ce n'était certainement pas avec son corps de pim's qu'il allait réussir à quelque chose, mais bon… Il valait mieux tenter et vérifier une deuxième fois. C'était certain. Comptant dans sa tête et priant presque intérieurement, le Sud-Africain, se retournait finalement contre le second pour lui balancer quelques amabilités. Levant les yeux au ciel, presque amorphe, sans énergie, Zadig ne répondait pas tout de suite. Qu'est-ce qu'il voulait entendre au juste ? De toute façon c'était bien simple, soit ils s'énervaient tous les deux. Soient le fils d'Iris fermait tout simplement sa gueule, entrant dans un mutisme profond, que seul la disparition du champ de vision du fils d'Eros pouvait soigner.

« C'est vrai que c'est un plaisir ces derniers temps d'être enfermé avec toi dans la même pièce ! » soufflait-il presque pour lui-même. Il se retournait, balayant la pièce du regard « Il doit bien y avoir quelque ici dans cette pièce, qui va nous permettre de faire contre-poids et de faire sortir la porte de ses gonds » Il disait cela avec un tel aplomb. Comme si la situation n'était aucunement gênante, comme s'il avait toujours été spécialiste des portes ou de bricolage. Alors que ce n'était pas vrai. Il fallait simplement trouver un moyen pour que les deux jeunes hommes ne se parlent pas. Voilà tout.


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R. Lyon Baghar
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Zadig s’était adossé contre le mur, comme si de rien n’était, comme s’il ignorait tout de la situation qui les enfermait tous les deux dans la même pièce. Les paroles de Lyon glissèrent sur lui comme de l’huile sur de l’eau, sans parvenir à l’atteindre. Depuis quand était-il devenu un tel légume, incapable de réagir à la moindre provocation, laissant les gens l’insulter sans la moindre réaction ? Ça rendait Lyon furieux. Voir celui qui un jour avait été son meilleur ami devenir l’ombre de lui-même, une vague copie de celui avec qui il avait passé les meilleurs moments de sa vie. Il aurait fait n’importe quoi pour le retrouver. C’était peut-être pour ça qu’il s’acharnait sur lui, qu’il prononçait des paroles plus abjectes les unes que les autres. Pour le faire réagir, pour revoir l’ancien Zadig, celui qu’il apprécie tant. Le moindre signe lui conviendrait, mais c’est comme s’il se heurtait à un mur à chaque fois. Et il s’énervait encore plus, et le cercle vicieux continuait indéfiniment.

Le fils d’Iris regarde autour d’eux, soulevant l’hypothèse qu’en faisant contrepoids ils pourraient faire sortir la porte de ses gonds. Lyon parcourut la pièce du regard sans grande conviction. C’était plutôt lui qui finirait par sortir de ses gonds en restant enfermé avec Zadig dans cet endroit. Il avait envie de lui hurler à la figure, lui demander où est passé son meilleur ami et pourquoi il avait été remplacé par ce pauvre type amorphe.

« Oh, c’est tellement intelligent. Comment t’as pu avoir une idée pareille ? » Il fait quelques pas et retourne s’adosser contre l’une des étagères, reprenant le paquet de gâteaux pour en grignoter un sans bouger le petit doigt pour aider à faire ce fameux contrepoids. Certes il n’a pas envie de rester ici mais ce dont il a encore moins envie c’est de faire semblant de collaborer avec Zadig en faisant comme si de rien n’était. Plutôt mourir que de simuler que tout va bien entre eux. Il est trop fier pour s’abaisser à ça. « Ben t’as qu’à t’en occuper alors. Je te regarde faire, va-s’y. » Et il lève les yeux vers lui, en quête du moindre signe d’un quelconque énervement, d’une quelconque colère. Parce que c’est toujours mieux que ce mutisme profond. Parce qu’il préfère s’engueuler avec lui que supporter ce silence pesant qui s’est installé entre eux deux. Et sûrement parce que Lyon est incapable de faire autrement. S’il peut pas obtenir ce qu’il veut avec son joli sourire et son air de bon pote, alors il préfère employer la violence et les insultes plutôt que mettre sa fierté de côté et admettre ses torts. Sûrement est-il coupable de cette relation aussi tendue, parce qu’il a lui-même installé cette ambiance destructrice au lieu d’essayer de comprendre ce qui avait provoqué le changement chez son ami. Pour un meilleur ami, il faisait bien pâle figure. Mais admettre ses erreurs ? Il était trop orgueilleux pour ça. Trop entêté aussi. Peut-être que cette situation était un geste des dieux pour changer les choses entre eux. Pour réparer leur amitié. Lui, il n’y voyait une provocation. Un énième moyen de lui rappeler qu’il avait perdu son meilleur ami.

« Tu crois que je vais me bouger pour nous sortir de là ? C’est de ta faute si la porte s’est refermée. J’étais très bien tout seul, à m’occuper de mes affaires. Il a fallu que tu te ramènes et que tu nous enfermes ici, comme si tu ne te comportais pas déjà suffisamment comme une merde. Alors c’est à toi de réparer les choses. Compte pas sur moi pour t’aider. » Lance-t-il, la bouche à moitié pleine. Sa voix est pleine d'amertume. Il lui en veut tellement qu'il arrive même pas à faire semblant.
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Zadig P. Lyndon
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lyon & zadig

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Ce qui était bien, avec le fils d’Eros, c’est qu’il avait la raillerie facile. C’était quelque chose d’assez naturel chez lui. Et si dans le passé, ce trait de caractère avait pu séduire le fils d’Iris et avait créé cette relation d’amitié forte entre les deux jeunes hommes, aujourd’hui, il n’était tout simplement plus capable d’entendre ce genre de réflexion à deux balles, qui ne faisaient aucunement avancer le schmilblick. Qui ne faisait qu’envenimer les choses. Si Eros est le Dieu de l’amour, son fils n’était pour autant que haine et amertume. À croire que plusieurs années de franche camaraderie, d’une amitié forte, d’une sensation d’avoir trouvé un frère de cœur ne suffisaient pas. Ne suffisaient pas à faire en sorte que ce dernier ne puisse contrôler ces pulsions. On aurait pu croire qu’il était le fils d’Eris lorsqu’il était comme ça. Et encore… La Déesse avait pour sa part des méthodes bien plus efficaces et ingénieuses… Du moins c’est ce qu’il espérait.

Il ne répondait pas. S’il voulait attendre patiemment que le temps fasse son affaire – où qu’ils s’entretuent – c’était son problème. Cela donnait au moins une très bonne occasion à Zadig de ne pas faire la conversation. Et puis, il était certain au moins que le travail serait bien fait dans ces conditions. Il valait toujours mieux faire les choses par soi-même, plutôt que de faire intervenir un tiers au risque que le résultat soit catastrophique.

Il l’entendait manger dans son dos. Le visage impassible, il avait mémorisé la forme de la porte, ainsi que les gonds. Est-ce qu’une lance allait faire l’affaire ? Il en doutait. Le bois du manche allait très certainement rompre sous l’effet du poids de la porte. Est-ce qu’il fallait crocheter la serrure ? Il n’en était pas certain non plus. Ils étaient dans l’armurerie. Bien évidemment que cette porte devait être assez résistante, pour éviter tout ce qui est intrusion ou alors vole du matériel. Même si l’époque ne s’y prêtait pas trop, il fallait le reconnaître. C’était toujours mieux d’être certain que les armes étaient en sécurité, surtout pour le jour où ils en auraient de nouveau besoin.

Toujours tourner vers les armes, le dos tourné. Il réfléchissait à une tactique pour pouvoir sortir de là. Est-ce que ses ailes pouvaient l’envoyer avec assez de force pour essayer de créer une sorte de faille dans la porte, en fonçant dedans ? Il se fichait pas mal de faire office de bélier humain, seulement, il voyait bien la grandeur de la pièce. Cette dernière ne comportait pas une superficie assez grande pour avoir un élan et donc une assez importante pour ce genre d’action. Est-ce que sa maitrise de l’eau pouvait … ? 

Mais il stoppa sa réflexion à cause de l’autre. Celui qui était son compagnon de « cellule » venait vociférer. La voix rauque, pleine de colère. Celui qui se faisait appeler Poe par ses plus proches amis, se retournait presque surpris. Haussant le sourcil droit, il écoutait attentivement celui qui s’empiffrait de gâteau depuis tout à l’heure. Il ne savait pas vraiment ce qu’il cherchait en faisant cela. Était-ce une réaction ? Est-ce qu’il voulait qu’ils en viennent aux mains et que l’affaire soit réglée ? Parce que si c’était ça, il avait beaucoup être amorphe et apathique, il avait reçu un entraînement paramilitaire avant son arrivée sur le camp. Et depuis qu’il est ici, il est également professeur de combat à main nue. Et même s’il continuait plus par obligation que par envie – car lorsqu’il s’est engagé, Zad tient ses engagements, quoi qu’il arrive – il savait très bien que Lyon ne faisait pas le poids. Il ne l’avait jamais fait et il ne le fera jamais. D’autant plus si ce dernier continuait sur cette lancée. Comme on dit, on « récolte ce que l’on sème ». Ce qui était certain, c’est que pour l’instant, il en avait éparpillé un peu partout de la semence et du fertilisant.

Restant observer son ancien ami et le jaugeant de bas en haut, il ne laissait paraître aucune émotion sur son visage. Non pas qu’il cachait quelque chose. C’était surtout que cela ne lui provoquait pas le moindre truc au fond de lui. Pas même une once de colère, de tristesse ou d’un quelconque sentiment qui aurait pu lui rappeler sa nature humaine – qui avait presque disparu pour faire plus de place à sa partie robotique.  « C’est bien au moins, tu continues sur ta lancée. Ne rien faire, tu sais bien faire ! » disait-il calmement. Il n’avait rien à ajouter. Lyon n’avait pas fait grand chose pour essayer de comprendre son meilleur ami. Alors, il appliquait seulement quelque chose qu’il connaissait déjà. Ni plus, ni moins.


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R. Lyon Baghar
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Ce silence le rend fou. Zadig doit sûrement se sentir très malin à ne rien répondre, comme s’il était trop bien pour ça – peut-être que c’est ça le nouveau Zadig ? Trop supérieur pour daigner répondre aux autres ? Lyon renifle. Lui, il déteste le silence. Ça l’insupporte, ça exacerbe encore plus sa colère. Quand il attend une réponse de la part de son ancien ami, il a au contraire l’impression de se heurter à un mur. La rancœur le déchire. Il a le sang un peu trop chaud pour pouvoir réfléchir calmement et songer à une façon d’expliquer les choses sans forcément se hurler l’un sur l’autre. De toute façon, il n’a jamais été très friand des méthodes amicales, surtout pas quand il est aussi blessé dans son ego.

Mais enfin l’une de ses paroles semblent le faire réagir. Zadig se retourne vers lui, l’air franchement surpris – sûrement ne s’attendait-il pas à une remarque aussi piquante. Mais bientôt son visage redevient aussi lisse que du marbre tandis qu’il le détaille de bas en haut, comme l’on jauge quelqu’un. Et sa remarque vise Lyon droit au cœur. Ne rien faire ? N’est-il pas, au contraire, en train d’essayer de le faire réagir par tous les moyens ? Ce n’étaient sûrement pas les bonnes méthodes mais l’important n’était-il pas d’essayer ? Lyon fulmine, voit flou. Le fait que Zadig pense ça le dégoûtait. Autant du fils d’Iris que de lui-même. Devait-il remettre en cause sa qualité d’ami ? Si oui, qu’est-ce qu’il avait raté dans tout ça ? La colère l’empêche d’aller plus loin dans cette réflexion. Il saisit un des gâteaux et fait quelques pas vers Zadig, se plantant face à lui. Oh, il est bien moins imposant que lui. Sa carrure ne lui permettrait pas de rivaliser s’ils avaient eu à se battre. Peut-être que c’était ça la solution d’ailleurs, un bon combat. Si Lyon gagnait, il retrouvait son meilleur ami. S’il perdait, alors Zadig restait à tout jamais ce pauvre robot sans émotions. Mais Lyon ne veut pas se battre – du moins, pas de cette façon.

« Mais c’est quoi ton problème à la fin ? » S’exclame-t-il en lui assénant un coup de gâteau sur la poitrine. « Si t’as des choses à me reprocher tu peux au moins me les dire clairement au lieu de faire des sous-entendus débiles. » Ses lèvres se pincent, son visage affiche une expression douloureuse. Dans ses yeux noirs aux éclats ambrés s’ajoute, au côté d’une étincelle de colère, celle de la tristesse. Triste de faire face à celui qui fut un jour son meilleur ami, aujourd’hui réduit à une sorte de copie infâme, un cadavre attendant bêtement son tour pour mourir. Mais s’il n’allait pas bien, pourquoi n’était-il pas venu demander de l’aide ? Lyon l’aurait aidé sans problème – ça sert à ça les amis. Le fils d’Eros inspire, expire, tente de calmer en vain ce flot de sentiments qui l’empêchent de penser correctement. À la tristesse viennent se mêler la rancœur, la colère, la mélancolie, l’incompréhension. Une pointe de culpabilité aussi, mais Lyon est trop fier pour se l’avouer. Alors il s’éloigne à nouveau pour cette fois se diriger vers la porte, focalisant toute son attention sur cette fichue porte de merde. À présent tout ce qu’il souhaite c’est sortir pour pas avoir à contempler les ruines de leur amitié. Mais la porte ne bouge pas et il finit par baisser les bras, posant sa tête contre la porte. Son cœur tambourine dans sa poitrine sous l’effet de ce mélange de sentiments. Il a envie de cogner, d’hurler, de pleurer aussi. Qu’est-ce qu’il a fait de mal pour que tout parte en vrilles comme ça ? Il a beau se poser la question tous les jours il a toujours pas la réponse. Et c’est toujours le chien rageux en lui qui prend le contrôle quand il faut s’approcher de Zadig, à croire qu’il sait plus se comportement autrement avec lui qu’agressivement.

« Pourquoi tu te comportes comme si tout était de ma faute ? Pourquoi est-ce à moi que tu reproches d’avoir rien fait alors que de ton côté tu n’as rien fait non plus ? Pourquoi ça devrait être moi le coupable dans cette histoire ? » Siffle-t-il entre ses dents, à présent pas si sûr que ça de s’il continue à parler de cette histoire de porte ou de leur amitié.
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Zadig P. Lyndon
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lyon & zadig

a dangerous method…

Il se doutait bien que ce qu'il venait de dire, alors faire réagir le fils d'Eros. Et à vrai dire cela lui avait échappé… Enfin… Pas vraiment, mais… C'était la façon dont sa phrase était tournée. Il savait très bien, que cela dépassait bien plus que la recherche de solution pour sortir de ce bourbier… Mais bel et bien de leur relation et de leur amitié. Beaucoup de choses avaient pu mourir avec la guerre et leur amitié était mourante, si elle n'était déjà pas morte, depuis le temps. Et si Zadig avait peut-être pu tenir rigueur à son ami de ne pas vraiment avoir utilisé des mots, d'avoir fait comme si pour lui tout allait bien, dans le fond il n'en voulait à personne. Sauf peut-être à Gaïa. Et encore…

Pourtant, il n'avait pas été autant touché que cela, lors de la première guerre. Mais en même temps, il était peut-être un peu plus jeune. Mais là… Il y avait eu trop de mort. Beaucoup trop de mort. Et il avait participé à cela. Il était arrivé à la colonie avec déjà un premier syndrome de stress post-traumatique. Son père était cinglé. Son père lui avait fait vivre et voir les pires horreurs. Il voyait à travers la brume et avait toujours plus ou moins pour sa mère et avait donc voulu utiliser la particularité de son fils pour effectuer parfois certains mauvais boulots. Et même si là ce n'était aucunement la même chose, c'était malgré tout, la guerre.
 
Avec tout cela, après tout cela, c'était un long cheminement. Il n'était pas devenu une larve du jour au lendemain comme ça. Cela avait prit son temps. Mais le temps avait fait son travail. Lorsqu'il était arrivé à la colonie et qu'il avait découvert tout ce monde, qui était le sien, il était complètement absorbé par tout cela. Il était fier. Il y croyait. Cela lui faisait du bien. Et puis il avait une famille qu'il n'avait jamais soupçonnée. C'était tout simplement magique, magnifique. Mais là avec la guerre… Comment pouvait-il encore croire que les Dieux avaient quelque chose à faire d'eux ? Comment pouvait-il croire que sa mère était réellement présente pour lui et écoutait attentivement ses prières quotidiennes ? Finalement, n'étaient-ils pas que des pions ? Que de simple pions que l'on avance sur l'échiquier dans la seule stratégie qu'ils se fassent bouffer pour faire un coup avec une pièce majeure, derrière. Finalement, c'était ça le problème.


Lyon venait de se positionner devant lui. Zad était surpris par cette initiative. Comme s'il l'avait entendu penser quelques secondes plus tôt. Voulait-il réellement se battre ? Mais finalement il parlait tout en appuyant son gâteau contre son thorax. Observant la chose avec un mouvement de recul, il toisait le demi-dieux métisse. De bas en haut. Décidément, il n'avait pas froid aux yeux. Peut-être que finalement, effectivement, il voulait que les choses s'améliorent.
 
Il se tournait pour regarder la porte. Puis résigné, il collait son front contre cette dernière. Pour finalement déclarer « Pourquoi tu te comportes comme si tout était de ma faute ? Pourquoi est-ce à moi que tu reproches d'avoir rien fait alors que de ton côté tu n'as rien fait non plus ? Pourquoi ça devrait être moi le coupable dans cette histoire ? »
 
 
Il n'avait pas envie d'avoir cette discussion. Surtout pas aujourd'hui. Mais quand finalement ? Cela faisait trop de temps qu'il fuyait Lyon. Cela faisait, peut-être aussi, trop de temps qu'il étouffait tout ce qu'il avait au fond de lui ?

Il soufflait. C'était un soupir plus de souffrance. Il reculait pour se retrouver une nouvelle fois adosser contre le mur qui le soutenait tout à l'heure. Regardant le ciel, comme pour essayer de rechercher une nouvelle aide divine, mais bien évidemment cela n'allait pas arriver. Tout comme les Dieux n'allaient jamais panser les plaies de leurs enfants. « Je n'ai jamais pensé que tu avais fait une quelconque faute. Jamais. » Il savait qu'il allait avoir du mal à trouver les mots, ces mots durant les prochaines minutes, mais il le savait c'était nécessaire. « Je ne te reproche pas vraiment de n'avoir rien fait. En fait, je crois que je n'étais pas capable que l'on fasse quoi que ce soit pour moi. Je n'y étais pas capable moi-même. Je suis entièrement responsable de la situation que l'on vit… » soufflait-il. « Tu n'es aucunement coupable ! »
 
Il ne savait pas si cela pouvait arranger les choses. Il ne savait pas non plus, s'il voulait que les choses s'améliorent. Était-il capable de retrouver son amie comme si tout cela n'était jamais arriver ? Était-il capable de retrouver sa vie ? Il se disait de plus en plus souvent, qu'il n'avait qu'une seule chose à faire, c'était de quitter la colonie. S'en aller loin. Du moins pour un temps.


AVENGEDINCHAINS

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